Le golf de Sperone est à vendre et une transaction semble en bonne voie. La famille Dewez pourrait céder ses parts à un producteur de cinéma. Il envisage d'y construire un hôtel.
C'est un des plus gros dossiers touristiques en cours dans l'île. La mise en vente du golf de Sperone avait été lancée en 2012, sans succès, par Georges Dewez, fils de Jacques Dewez, le fondateur.
On parlait alors de 20 millions d’euros. Elle semble avoir trouvé des candidats. Pour rentabiliser l'opération, la construction d'un hôtel de luxe - 7 000 mètres carrés, 50 chambres et suites - est prévue au lieu du club house.
Un pré-projet, signé par un architecte de renom, a été présenté en juillet aux voisins immédiats : les propriétaires des villas de Sperone. « Il y a eu une réunion informelle organisée par les repreneurs potentiels. […] Ils sont venus avec leur architecte nous montrer une quinzaine de dispositifs avec des schémas d’un futur hôtel », explique Dominique de la Taille, propriétaire à Sperone.
Des repreneurs connus
« Le groupe Godeau » qui a finalement rassuré les résidents est composé de gens connus. Philippe Godeau, principal repreneur, est propriétaire de trois villas à Bonifacio. À Paris, il codirige la Pan Européenne, société de production de cinéma. Actionnaires ou partenaires ? Les autres noms sont : Pascal Grizot, vice-président de la fédération française de golf, patron de l'entreprise de protection Continentale. En 2009, il était déjà un habitué de Murtoli. Il disait y avoir loué une bergerie pendant six ans.
Il est d'ailleurs associé dans une société de promotion immobilière à Paul Canarelli, également présent dans la boucle de ce projet, tout comme le constructeur Probat de Porto-Vecchio.
À la mairie de Bonifacio, on affiche désormais les permis juste déposés, ce qui n'a rien d'obligatoire. Chacun peut voir celui de la Pan européenne, à l'instruction depuis le 22 mai. État d'esprit favorable. « Le PLU [ plan local d'urbanisme ] de la commune de Bonifacio autorise l’hôtellerie à cet endroit. Pour savoir si l’on respecte complètement la loi, il faut prendre tout le code de l’urbanisme, toutes les jurisprudences, tout ce qu’ont dit les juges. […] Ce que je sais, c’est qu’actuellement, j’ai un PLU, un Padduc. Est-ce que nous sommes conformes au PLU ? Oui. Est-ce que nous sommes conformes au Padduc ? Oui », soutient Patrick Tafani, adjoint à l'urbanisme à la mairie de Bonifacio.
La commune a demandé des modifications pour l'hôtel, l'instruction ne sera pas close avant le mois de novembre. Les repreneurs attendent sans doute avec attention la nature des recours qui ne manqueront pas dans ce dossier. Leur décision de rachat du golf en dépend.