Employés et bénévoles de l’association des jardins de l’empereur à Ajaccio sont inquiets. Ils estiment que la baisse des financements publics octroyés par l'État menace la pérennité de certaines de leurs activités.
Hier, c’était la dernière sortie à bord du camion de l’association Les jardins du quartier de l’empereur. Ce mardi soir, il aura été vendu. L’organisme a besoin d'argent.
L'outil était pourtant utile aux habitants de cette zone réputée difficile. « Il y a des gens dans le quartier qui n’ont pas de voiture, qui ont des problèmes de déplacements. Quand ils doivent aller chercher le bus c’est difficile. Donc ils nous appellent, on vient les chercher et puis on les amène faire trois courses. Ça rend service, ça fait plaisir et ils sont contents. Ca fait vivre le quartier, c’est du lien social », indique Emmanuel Pedenon, directeur de l'association Les jardins de l'empereur.
L'association emploie quatre personnes. Soutien scolaire, lutte contre l'illettrisme, atelier cuisine, gymnastique, les activités sont diverses.
Pour des raisons de sécurité, une salle a été fermée aux enfants. Car dans les locaux municipaux de l’organisme, les travaux de mise aux normes prennent du temps.
Emplois menacés
En 2018, l'état ne renouvelle pas son soutien, soit 20 000 euros de moins. Des emplois sont menacés. « Nous faire mourir comme ça, j’ai vraiment du mal à l’accepter. On n’est pas encore en redressement judiciaire, on va voir. Je vais peut-être faire un licenciement économique, voire deux. Je suis désolée, je suis déjà âgée, mais je maintiendrai l’association », soutient Claudie Tomasi, présidente de l'association Les jardins de l'empereur.
Les services de l'Etat répondent que 500 000 euros ont été investis depuis les tensions communautaires de 2015 pour favoriser le vivre ensemble dans le quartier. En revanche, l'an dernier, l'association n'aurait pas rempli les objectifs pour lesquels elle a été financée. « L’État soutient aussi les associations. Dans les discussions qu’il a eues avec l’association des jardins de l’empereur, ce n’est pas de lui demander de cesser son activité, mais de mieux se réorganiser pour tenir compte des autres acteurs et avoir des actions plus complémentaires », explique Romain Delmont, directeur de cabinet de la préfète de Corse.
En 2017, la Caf a délivré à l'association un agrément « espace de vie sociale ». Forts de cette reconnaissance, ces membres lancent une pétition et un appel aux bénévoles.