Depuis lundi 9 octobre, la cour d’Assises de Corse-du-Sud juge quatre personnes accusées de l’assassinat de Gilles Saoli en février 2021 et/ou de la modification d’une scène de crime. La matinée de ce jeudi a été consacrée aux réquisitions de l'avocate générale.
C'est un dossier "compliqué". Face aux jurés, l'avocate générale, Valérie Marchand, reprend le déroulé de cette affaire, celle d'un "assassinat", avec "deux délits connexes que l'on voit rarement dans les cours d'assises".
Durant deux heures, elle revient sur les faits. Sur les circonstances qui ont mené au drame, l'assassinat de Gilles Saoli à Ajaccio, le 21 février 2021. L’avocate générale appuie sur "une intention de tuer" de la part de Kevin Auzéric, qui a "visé" des "organes vitaux". "Ça ne fait aucun doute, la volonté de tuer est manifeste".
"La volonté de tuer est manifeste"
Selon elle, "il n’y a pas de menace", contrairement à ce qu’assure le principal accusé. Preuve en est : "Il n’y a pas de mouvement de panique" lorsqu’il appuie la première fois sur la détente. Forte de ses convictions, Valérie Marchand a requis, ce jeudi 12 octobre, 25 ans de réclusion criminelle, dont les "2/3 de sûreté" à l'encontre de Kévin Auzéric.
Pour ses co-accusés, suspectés d'avoir participé à la modification de la scène de crime et de ne pas avoir dénoncé les faits l'avocate général a demandé jusqu'à une année ferme pour ses co-accusés : pour Marc-Antoine Remiti, elle a ainsi requis 3 ans de prison dont 2 ans avec sursis, l'année ferme étant aménageable à domicile sous bracelet ; 2 ans dont un avec sursis pour Jean-Pascal Mileo (année ferme aménageable à domicile sous bracelet) ; et enfin un an avec sursis à l'encontre d'Hugo Gris-Thomas.
Des requises en deçà des peines maximales encourues par les accusés : pour avoir donné la mort à Gilles Saoli, Kévin Auzéric risque la réclusion criminelle à perpétuité. Les trois autres hommes risquent eux jusqu'à trois ans de prison ferme.
Tué par trois balles
Pour rappel, le 21 février 2021, une dispute éclate entre Gilles Saoli, 44 ans et Kévin Auzéric, 18 ans. L'altercation prend un tournant dramatique, et Gilles Saoli, décède, touché par trois balles, deux fois dans la tête et une fois dans le cœur. Son corps est retrouvé trois semaines plus tard, le 17 mars 2021, en périphérie d'Ajaccio.
Dans cette affaire, Kévin Auzéric a reconnu avoir tué Gilles Saoli, puis déplacé son corps et nettoyé les lieux du crime. La question principale du procès porte sur la notion de préméditation, niée par le principal accusé, et le rôle qu'ont pu jouer les co-accusés dans la modification de la scène de crime, en aidant notamment ou non à nettoyer et masquer les faits.