La ville d'Ajaccio en partenariat avec le centre méditerranéen de la photographie propose à l'espace diamant une série de 70 clichés pris par le photoreporteur qui a couvert, durant plusieurs mois, le conflit irakien, pour le journal Le Monde.
Cela fait presque 30 ans que Laurent Van Der Stockt parcourt les terrains de guerre. Parmi eux : l’ex-Yougoslavie, l’Irak, la Tchétchénie, l’Afghanistan, l’Afrique ou encore la Syrie. Malgré plusieurs blessures Laurent Van Der Stockt, garde les yeux plus que jamais ouverts.
Notamment lors de la bataille de Mossoul commencée en octobre 2016 pour libérer la plus grande ville d’Irak de l’emprise de Daesh. « C’est une bataille entre des forces armées et des rebelles qui tiennent une ville. Ça veut dire un type de combat de guérilla urbaine, ça veut dire des lignes de front très floues. Ce n’est pas un armement traditionnel, c’est majoritairement des voitures suicides et des explosifs et des snipers.
Donc, bien entendu, un civil est une cible immédiatement en ville. Impossible de savoir où est un sniper ou qui tient exactement quelle partie de la rue. Donc il n’y a pas de solution à part apparaître avec les militaires qui sont en train d’entrer dedans et qui communiquent entre eux et qui ont les informations nécessaires », explique le photographe.
« Un problème confessionnel »
La ville est libérée en juillet 2017, le problème est loin d’être réglé aujourd’hui. « La bataille n’a pas réglé du tout le problème de Mossoul qui est un problème confessionnel. C’est une ville sunnite, comme d’autres, qui n’a pas les services de l’État qu’elle devrait recevoir. Une sorte de ségrégation.
Une autre revendication sous une autre forme, où d’autres violences sont à prévoir s’il n’y a pas ce rétablissement de l’égalité entre les Irakiens qui est faite et si les gens de Mossoul ne disposent pas d’écoles, d’hôpitaux, de routes, des infrastructures nécessaires pour avoir une vie décente », continue Laurent Van Der Stockt.
Primés à de nombreuses reprises, les clichés ont été pris sur une période de six mois. D’autres photos sont à voir sur le site du journal Le Monde. L’exposition à l’espace Diamant est visible jusqu’au 29 mars.