Éric Fradin est maître confiseur depuis 41 ans. Après avoir parcouru le monde, il décide d'installer son atelier en corse où il fabrique des bonbons. Sa spécialité : les berlingots aux saveurs insulaires.
À la fraise ou à l'anis… Au total Éric Fradin, confiseur, travaille à base de 26 arômes pour fabriquer ses berlingots. Et la grande partie provient de Corse. « Il est évident qu’on ne va pas être stupide de faire faire un arôme à 4 000 kilomètres alors qu’on a la matière première ici.
Lorsque j’ai sorti le berlingot à la myrte, j’ai vu des personnes âgées qui étaient très émues parce qu’elles n’avaient jamais mangé un bonbon à la myrte », livre Éric Fradin. Une friandise qu’il a fallu attendre six mois avant son élaboration finale.
La confiserie au pin laricio était à l'origine une blague. « C’est très simple. J’ai un ami qui était enrhumé et qui était en train de manger une boite de bonbons assez connus, mais qui ne sont pas des bonbons très bons parce qu’ils sont industriels.
Et je lui ai dit si tu veux, je te fais un bonbon au pin. On s’est arrangé avec l’aromaticienne pour aller dans la forêt de Vizzavona et on a sorti un berlingot tout blanc qui s’appelle le pin laricio », sourit le confiseur.
Une recette qui remonte à 1849
La confection des bonbons se fait dans l’atelier qui jouxte la boutique. C'est là que le maître confiseur réalise ses caramels et ses bonbons tendres. « On a deux parties, une partie blanche qui va blanchir encore puisqu’on va l’étirer. Cette partie-là habille le berlingot, ça s’appelle le filet. Et puis la plus grosse partie, qu’on appelle le ruban, qui sera rouge parce que l’on fait un goût fraise. On obtiendra un bonbon rouge strié blanc », explique Éric Fradin devant son plan de travail.
La recette date de 1849 et descend directement d’un des ancêtres du maître confiseur. C’est en 2017 qu’elle a largement trouvé son public. « Il y a une demande, il y a des consommateurs. Les consommateurs sont rassurés de voir qu’il y a un atelier de fabrication qui est mitoyen à la boutique. C’est viable parce que ce produit, je le fabrique depuis 41 ans et que la demande est de plus en plus forte parce qu’il y a aussi un retour des clients vers ce que l’on appelle la mode Vintage », précise–t-il.
Intervenant : Éric Fradin, maître confiseur.
Reportage : LUCIANI Lionel ; BATTESTI Flora ; DELSOL Jean-Jérôme
Le produit séduit en Corse et s'exporte également à l'étranger. Par exemple jusqu'à Abou Dabi pour des clients spéciaux : « Ils ont commandé des bonbons à la rose avec une couleur très très pale pour le mariage. J’ai juste eu un petit problème, je n’arrivais pas à me mettre d’accord avec eux sur le prix, parce qu’ils trouvaient que le prix était trop faible. Mais on a pu s’arranger après », confie le confiseur.
Éric Fradin en est qu'à son premier atelier en Corse, mais voit déjà loin. Il compte démarrer l'ouverture de 40 boutiques en Europe dès 2019.