Coronavirus : comment lutter contre la désinformation ?

L'épidémie de Covid-19 qui frappe l'Italie inquiète depuis plusieurs jours nombre d'insulaires. En Corse, un cas "possible" est actuellement hospitalisé au centre hospitalier d'Ajaccio. Et sur les réseaux sociaux, les rumeurs n'ont de cesse de pulluler. Au grand dam des autorités sanitaires.

L'épidémie de Covid-19, souche de coronavirus, continue de sévir en Italie. Un dernier bilan dressé ce mardi 25 février matin fait état de sept victimes et plus de 230 personnes contaminées. En Corse, un "possible" cas est actuellement hospitalisé au centre hospitalier d'Ajaccio. Mais alors que les analyses pour confirmer ou infirmer cette suspicion sont encore en cours, sur les réseaux sociaux, rumeurs et informations dont la source d'origine est souvent difficile à retrouver vont bon train.

J'ai entendu dire que le coronavirus ferait beaucoup plus de morts que ce qu'on nous indique


"Deux personnes infectées par le coronavirus à l'hôpital de Bastia, trois à Ajaccio, et une à Porto-Vecchio. À partager" peut-on ainsi lire sur un post Twitter, quand un autre internaute affirme tenir de source sûre que "plusieurs Italiens infectés sont arrivés en Corse la semaine dernière pour échapper à la quarantaine".

"J'ai entendu dire que le coronavirus ferait beaucoup plus de morts que ce qu'on nous indique" assure de son côté cette mère de famille sur Facebook. "Mon père est médecin et il m'a imposé de porter un masque. Un cas sur deux est mortel, voire plus" lui répond une amie en commentaire.

Des centaines de messages, inquiets voire conspirationnistes, qui se résument bien souvent par un mantra : "on ne nous dit pas tout".
  

"Non, on ne cache rien à la population"


Ces accusations, l'Agence régionale de santé (ARS) de Corse s'en défend fermement. "Non, on ne cache rien à la population. Des points réguliers sont faits à la préfecture tous les matins, de même qu'avec l'Éducation nationale et la collectivité de Corse quant aux directives à suivre. Et depuis les premiers jours de l'épidémie, nous communiquons régulièrement sur notre site internet et via nos réseaux sociaux."
 
L'organisme le rappelle : les consignes appliquées en terme de prévention comme de communication autour d'une éventuelle contamination du Covid-19 sont les mêmes en Corse que partout en France, et dictées par le ministère des Solidarités et de la Santé. Et à ce sujet, les directives du gouvernement étaient jusqu'à peu fermes : seuls les cas d'infections par coronavirus confirmés sur le territoire français devaient être annoncés.

Une règle que l'ARS de Corse a transgressée lundi 24 février. L'organisme a ainsi avisé tard dans la soirée sur son compte Twitter d'un cas "possible" hospitalisé au centre hospitalier d'Ajaccio. Une décision prise avec l'accord du ministère de la Santé, et suite à la propagation de rumeurs.
 
"Le parti-pris était de ne pas communiquer sur les cas suspects justement pour ne pas affoler la population. Du moment où toutes les rumeurs se sont répandues, on a préféré confirmer que le cas était possible pour interrompre les divagations" explique l'ARS, qui insiste sur l'infection "possible" et non avérée du patient. "Certaines personnes annonçaient dès le milieu de l'après-midi que la personne en question était un cas confirmé, alors même qu'il n'était pas encore hospitalisé" regrette-t-on.
 

Les seules informations fiables sont celles qui émanent des sources officielles. Après, bien sûr, on ne peut pas empêcher les gens de répandre de dire ce qu'ils veulent...


Des analyses sont en cours, et devraient être connues dans le courant de la journée. En l'attente des résultats, l'Agence régionale de santé invite à "faire preuve de bon sens" sur les réseaux sociaux. "Les seules informations fiables sont celles qui émanent des sources officielles. Après, bien sûr, on ne peut pas empêcher les gens de répandre de dire ce qu'ils veulent..."

Et si des prochains cas "possibles" venaient à se déclarer, "à priori, nous les annoncerons publiquement comme cela a été le cas avec la personne hospitalisée à Ajaccio".
 
Que faire en cas de symptômes ?
En cas de symptômes suspects, tels qu'une toux, de la fièvre, des difficultés respiratoires ou encore un état grippal, et tout particulièrement après un séjour dans une région confrontée à l'épidémie, les autorités sanitaires indiquent de rester confiné et contacter le 15 plutôt que de se rendre aux urgences par ses propres moyens. Une consigne "primordiale" afin d'éviter "une propagation éventuelle du virus".

Un numéro vert a été mis en place par l'Agence régionale de santé (ARS). Les insulaires qui reviendraient de zones touchées par l'épidémie (telles que la Chine, mais aussi la Lombardie ou la Vénétie, par exemple), ne seraient pas affectées par des symptômes mais souhaiteraient recevoir des indications sur la démarche à suivre peuvent ainsi joindre le 0 800 130 000.

À noter que le ministère de la Santé invite tous les enfants revenant de régions affectées à ne pas se rendre à l'école, au collège ou au lycée durant les 14 jours suivant le retour, période d'incubation supposée de la maladie.
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