Dans l'ile, il manquerait des milliers de saisonniers dans la restauration. Cette pénurie de main d'œuvre, constatée depuis la crise sanitaire, inquiète les professionnels du secteur, et les oblige à une certaine adaptation.
La saison touristique est entamée en Corse. Et si les visiteurs sont déjà nombreux sur l'île, le secteur de la restauration fait face à une pénurie de saisonniers. Au snack-pâtisserie l'Atelier à Ajaccio, faute de main d'œuvre suffisante, les employés sont contraints d'accumuler les heures supplémentaires pour assurer le bon roulement de l'enseigne.
Ce qu'il faudrait, glisse le responsable, Michel Colombani, ce serait deux pâtissiers supplémentaires pour épauler les deux déjà en poste. "Ce serait bien, comme à l'époque...", c'est à dire l'époque d'avant la crise sanitaire. Crise depuis laquelle les employeurs rencontrent bien des difficultés à embaucher des saisonniers.
En Corse, plusieurs milliers manqueraient à l'appel dans le secteur de la restauration. Résultat, les patrons s'attèlent à trouver tant bien que mal des solutions. "Les stratégies elles sont hélas tristes. Bien sûr, il y a eu une augmentation des salaires, mais qui était déjà en cours dans notre branche, indique Benoît Chaudron, représentant de l'Umih, l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie en Corse. Mais il y aussi des fermetures de restaurants plus importantes. Certains ne vont pas ouvrir, d'autres qui vont choisir de n'ouvrir que deux jours par semaine, ou encore des qui vont donner des congés supplémentaires ou des horaires moindres..."
Une main d'œuvre hyper sollicitée
Conséquence, la main d'œuvre qui est elle bien présente est hyper sollicitée. C'est le cas de Damien Legal, cuisinier employé dans un hôtel club de la rive sud d'Ajaccio. Lui le dit clairement : "Si demain ça ne me me plaît plus ici, je sais que j'ai du boulot ailleurs. L'emploi, il y en a partout, surtout en cuisine, et dans la restauration globalement."
Alors pour attirer les saisonniers, les recruteurs se doivent d'être plus attractifs. En passant notamment par le biais de réseaux sociaux, avec des annonces parfois très explicites, qui entament dès la première ligne avec la mention du salaire. "Les gens maintenant ce qu'ils recherchent en premier c'est le salaire. Avant, on postait des annonces, "nous recherchons ci ou ça", maintenant on va directement à l'essentiel : 2500, 3000 euros, ça vous intéresse ? Boum, ça passe, cash. Il y a des annonces qui partent direct", souffle Rocco Botella, responsable animation et recrutement dans un hôtel club ajaccien.
Loin de toucher uniquement la Corse, la pénurie de main d'œuvre est générale. Il y aurait 360.000 postes à pourvoir au niveau national.