Les investigations autour de l'attribution de marchés publics à l'aéroport d'Ajaccio se poursuivent. Deux nouvelles personnes ont été placées en garde à vue. Le président de la chambre de commerce est lui entendu sous le régime de l'audition libre.
Plusieurs cadres de la Chambre de Commerce d’Ajaccio sont entendus depuis ce matin sous le régime de la garde à vue après avoir été convoquées par les enquêteurs de la police judiciaire. Le Président de la Chambre de Commerce est lui entendu sous le régime de l’audition libre pour répondre aux conditions dans lesquelles ces marchés ont été passés.
Ils sont interrogés dans le cadre de l’attribution du marché public de la sécurité à l’aéroport d’Ajaccio. Un marché assez juteux. 11 millions d’euros pour trois ans.
Le 6 février dernier, Dominique Peretti, directeur de la société SAPSUR, en charge du PIF, le poste inspection bagage, chargé du contrôle et du filtrage des bagages passagers à l’aéroport d’Ajaccio, était mis en examen dans le cadre d’une enquête menée par la Jirs de Marseille pour association de malfaiteurs et recel de favoritisme. Il avait été laissé libre sous contrôle judiciaire par le juge des libertés (JLD) puis incarcéré suite à l’appel du parquet de Marseille.
L’enquête avait démarré après la plainte en mars 2023 d’un responsable de la société SAMSIC Airport, basée à Paris, seul autre soumissionnaire pour l’appel d’offres, qui indiquait avoir reçu un appel le menaçant de mort juste avant de se rendre en Corse pour défendre le dossier.
Samsic avait ensuite retiré son dossier de l’appel d’offres lancé par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse du Sud, gestionnaire de l’aéroport.
"Un certain nombre de dysfonctionnements dans l’attribution du marché public"
Selon l’accusation, l’enquête avait permis d’identifier Dominique Peretti comme l’acheteur du « TOC », téléphone à usage unique ayant servi à passer l’appel. "Mon client conteste les faits", avait indiqué Maitre Charlotte Cesari.
Les investigations avaient également fait apparaître "un certain nombre de dysfonctionnements dans l’attribution du marché public", avait expliqué Nicolas Bessone, le procureur de la JIRS de Marseille lors d’une conférence de presse.
Le Procureur avait évoqué "un prix bien supérieur à ceux pratiqués auparavant", et les capacités de l’entreprise soumissionnaire. Selon nos informations, le marché pourrait être retiré et géré en régie, c’est-à-dire au sein de moyens internes à la Chambre de Commerce.
Les tourments judiciaires se poursuivent à la Chambre de Commerce de Corse-du-Sud. Plusieurs affaires judiciaires ont visé cette institution depuis de nombreuses années.