L'hôpital d'Ajaccio reste l'un des plus endettés de France. La réforme du système de santé du gouvernement avant l'été prochain permettra-t-elle d'améliorer la situation ? C'est l'espoir de la direction et des personnels qui comptent aussi sur le nouvel hôpital en cour de construction.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’hôpital de la Miséricorde d’Ajaccio enregistre 120 millions d’euros de dettes cumulées soit l’équivalent du budget annuel de 125 millions d’euros.
En 2016, avec une rallonge de 18 millions, l’État a allégé la dette d’un montant de 30 millions d’euros. Enfin, pour 2017, une note d’encouragement avec pour la première fois depuis longtemps un déficit qui se stabilise.
Un plan de restructuration est donc parti. « Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui, à l’hôpital d’Ajaccio, on fait partie des déficits les plus importants de France, France métropolitaine. Et que ce déficit, il faut absolument le résorber. Il faut le résorber tout en continuant à être aidé.
On ne peut pas concevoir aujourd’hui que l’aide au niveau national ne soit stoppée de façon brutale, l’hôpital ne s’en remettrait pas. Pour autant, il faut que nous fassions la démonstration que nous pouvons en nous-mêmes trouver une partie des solutions qui nous permettront à l’avenir de combler une partie de ce déficit », estime Jean-Luc Pesce, directeur hôpital de la Miséricorde.
Sur la dette cumulée, le futur plan santé annoncé ces derniers jours prévoit de revenir sur la fameuse T2A, la tarification à l’activité qui a ébranlé l’ensemble des hôpitaux.
Stratégies
Pour les syndicats, l’État a donc sa part de responsabilité dans la situation actuelle. « Si on considère aujourd’hui que cette loi est responsable de la dette des hôpitaux publics, je pense que l’État est responsable en partie de la dette des hôpitaux. Donc il faudra qu’il mette la main à la poche », souligne Antoine Paolini, C.G.T hôpital de la Miséricorde.
C’est aussi avec le nouvel hôpital que la pente pourra être remontée à travers plusieurs stratégies. « On va améliorer, par les compétences médicales accrues, le nombre de praticiens que nous sommes en train de recruter. On va améliorer sensiblement la prestation médicale. La prestation soignante, je ne suis pas très inquiet parce qu’elle est déjà là et j’ai la chance d’avoir du personnel extrêmement dévoué.
Et avec le nouvel hôpital nous allons aussi améliorer la fonctionnalité des services et l’hôtellerie. On va quand même proposer une offre en santé publique qui va être nettement accrue. Et on doit pouvoir regagner une part de la population qui jusqu’à présent se détournait un peu de l’hôpital », continue le directeur de l’hôpital de la Miséricorde.
Le chemin sera long, très long, tout le monde en a conscience.