De nombreux corses suivent de près les manifestations qui ont éclaté il y a plus d'une semaine en Catalogne. La proximité entre militants indépendantistes locaux et leurs homologues catalans n'est pas nouvelle. Quel regard portent les Corses sur ces mobilisations ?
Pour lui, bien que les séparatistes catalans se soient toujours caractérisés par leur non-violence, la situation était prévisible : "effectivement, cette violence a surpris beaucoup de monde sur place mais c'est la conséquence logique du non-dialogue entre Madrid et Barcelone. La fracture est réelle, elle est accentuée parce que le 10 novembre prochain vous avez des élections générales en Espagne et tous les partis politiques, surtout ceux de droite, se servent de cette situation en Catalogne pour essayer de récupérer des électeurs, avec des discours totalement dépassés."
Un dialogue rompu
En Corse, plusieurs rassemblement de soutien aux indépendantistes ont eu lieu, notamment vendredi et samedi dernier. Des femmes et des hommes politiques ont exprimé leur solidarité avec les leaders du mouvement, récemment condamnés.Romain Colonna, élu de Femu a Corsica, a rencontré l'ancien président catalan Carles Puigdemont dans son exil belge en septembre dernier. Aujourd'hui, il s'interroge sur le silence de l'Europe : "On vient d'emprisonner à des peines complètement ahurissantes des dirigeants politique et des présidents d'associations, des femmes. Il faut absolument que l'Europe intervienne pour pouvoir faciliter le dialogue et mettre tout le monde autour de la table pour sortir par la politique et par le dialogue de ce conflit qui demeure fondamentalement un conflit politique."
Des manifestations depuis le 14 octobre
Dans un contexte de manifestations qui ont fait environ 600 blessés où 300 personnes ont été interpelées en une semaine à peine, le président indépendantiste catalan Quim Torra a exigé l'ouverture de "négociations sans conditions", c'est-à-dire sans exclure la possibilité de discuter d'un référendum d'autodétermination, pour trouver une issue au conflit. Il s'est vu opposer une fin de non-recevoir par le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, sous pression à trois semaines des élections législatives du 10 novembre.La mobilisation a démarré lundi 14 octobre, après la condamnation de neuf dirigeants séparatistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017. Accusés de sédition et de désobéissance, ils ont écopé de peines allant de neuf à treize ans de prison. Les organisations séparatistes Omnium et ANC, ainsi que la plateforme "Tsunami démocratic", ont aussitôt appelé à des actions pour protester contre la décision de la Cour suprême espagnole.