Les deux hommes arrêtés dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat d'Eric Andraud, survenu le 19 décembre à Pietrosella, ont été mis en examen après 48 heures de garde à vue. Ils ont été placés en détention provisoire.
Après 48 heures de garde à vue, les deux hommes interpellés dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat d'Eric Andraud ont été présentés devant un juge d'instruction, ce jeudi 21 décembre.
Jean-Romain Morazzani et Jérôme Quilichini ont été mis en examen pour "assassinat en bande organisée" et "destruction d’un bien par un moyen dangereux", a indiqué le procureur d'Ajaccio Nicolas Septe.
Ils ont été placés en détention provisoire "conformément aux réquisitions du parquet".
Tué de plusieurs balles
Pour rappel, les faits se sont déroulés mardi 19 décembre.
Eric Andraud, 62 ans, a été tué de plusieurs balles, devant son entreprise, Isulella Piscine & Spa, à Pietrosella.
Un peu moins d'une heure plus tard, un véhicule de type Renault Scénic est incendié par deux hommes, sur le parking de la résidence du Golfe sur la commune voisine de Grosseto-Prugna.
À l’intérieur, deux armes sont retrouvées.
Les deux personnes ont été interpellées dans la foulée par les hommes de la BRI, puis placées en garde à vue.
Une promptitude qui s'explique par le fait que ces deux hommes faisaient l'objet d'une autre enquête préliminaire ouverte par le parquet d'Ajaccio et faisaient, à ce titre, l'objet d'une surveillance des policiers, a révélé Nicolas Septe. "Ces deux individus étaient porteurs de masques de protection et de capuche", complétait le procureur d'Ajaccio.
"La connexité temporelle entre ces deux événements à savoir l’assassinat et la mise à feu volontaire du véhicule, a permis au parquet d’ouvrir une enquête du chef d’assassinat en bande organisée et destruction d’un bien par moyens dangereux, confiée à la DTPJ d’Ajaccio", avait précisé Nicolas Septe dans un communiqué de presse.
"Les premières investigations devront permettre de préciser le mobile de cet assassinat et de recueillir les déclarations et explications des deux personnes interpellées alors qu’elles étaient identifiées par la BRI comme mettant le feu à un véhicule quelques minutes seulement plus tard, technique habituelle du grand banditisme pour tenter d’effacer les traces et indices".
"Beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions"
Le même jour, l'avocate des deux hommes interpellés, Maître Aljia Fazai-Codaccioni, déclarait que ses clients contestent les faits. "À dire vrai, ils n'ont jamais été interpellés à proximité d'un véhicule incendié mais au pied de leur habitation. Nous ne comprenons pas pourquoi les services de police avancent qu’ils les auraient surpris en train de d'incendier un véhicule."
Concernant leur profil, l'avocate avait souligné qu'il s'agit de "jeunes gens qui ont un profil de droit commun, qui n'ont jamais été mis en examen ou confondus dans des affaires liées au banditisme".
Et d'ajouter : "À ce stade de la procédure, il est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions, pour affirmer que les faits qui sont reprochés aux deux personnes qui sont retenues sont avérés. Attendons que les investigations avancent et évoluent et nous verrons s’ils sont réellement impliqués, totalement impliqués ou de manière connexe et indirecte".
Au lendemain des faits, la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille s'était déclarée "en observation sur ce dossier", selon le procureur d'Ajaccio.