Si, selon l'Agence régionale de Santé, on compte 43 plages dites "inclusives" en Corse, 4 seulement sont labélisées "Handiplage". Parmi celles-ci, celle du Trottel, à Ajaccio. Là, deux saisonniers embauchés par la ville accueillent chaque jour les personnes en situation de handicap pour une mise à l'eau, et des matériels d'aide et d'accompagnement sont proposés.
José est pensionnaire de l'institut médico-spécialisé Casarella. Et ce lundi 24 juillet, c'est journée bronzage et baignade, à la plage du Trottel. Pour pouvoir facilement plonger une tête dans l'eau en compagnie de ses deux accompagnatrices, José peut profiter d'un tiralo flottant, mis à disposition par la ville d'Ajaccio.
"C'est très bien fait et organisé. Les équipes sont là pour nous aider, c'est génial", se félicite Anna, qui l'accompagne. "On a la chance d'avoir deux plages avec un accès handicapé sur Ajaccio, acquiesce à ses côtés sa collègue Aurélie. Ce n'est pas le cas partout en Corse, donc on leur en fait profiter."
Si, selon l'Agence régionale de Santé, on compte 43 plages dites "inclusives" sur l'île, ce sont seulement quatre plages en Corse qui dispose du label "Handiplage", qui distingue les espaces suffisamment équipés pour l'accueil de personnes à mobilité réduite : la plage du Ricanto, à Ajaccio, celle du Ruppione, à Pietrosella, toutes deux détentrices du niveau 1, le plus bas ; la plage de l'Arinella, à Bastia, et enfin la plage du Trottel, à Ajaccio, qui détiennent le niveau 3, et possèdent donc un plus grand nombre d'équipements en vue d'assurer l'accessibilité de l'espace public.
Des handiplagistes formés
Ainsi, ici, même sans accompagnant, la mise à l'eau est possible pour les personnes en situation de handicap : sur la plage, deux personnels dédiés, Tony et Carulina, sont là pour les aider. "On est là pour les accompagner dans l'eau, tout en leur laissant un maximum de degré d'autonomie, indique le jeune homme. C’est-à-dire que s'ils veulent juste profiter de nos services pour aller nager, et nagent, alors nous sommes justes là pour assurer leur transfert entre le sable et l'eau. Mais à partir du moment où des gens ont besoin de nous jusqu'au bout parce qu'ils ne peuvent plus bouger, on reste avec eux. On personnalise les services."
Cet après-midi, les deux handiplagistes encadrent justement Joëlle, habituée des bains matinaux. Et cette dernière est ravie. "Ça me permet d'être rafraîchie pour la journée. Pour moi, c'est devenu une vraie addiction".
Outre les personnes à mobilité réduite, ce sont également celles en déficience visuelle qui peuvent profiter d'un dispositif particulier : une montre qui leur indique les distances vers la mer, et émet une alerte sonore en cas de souci.
Le chemin est encore long pour que la baignade pour tous et dans des bonnes conditions soit assurée dans toutes les plages insulaires. Mais des progrès sont bien recensés, et permettent d'aborder un certain optimisme en la matière.
Retrouvez le reportage de Céline Lerouxel, Morgan Plouchart, et Fabien Bernardini :
