Situation tendue à Cozzano (Corse du Sud) où la famille Pantalacci a vu son accès à sa propriété fermé par une clôture suite à un jugement prononcé par la cour d'appel de Bastia. À l'origine, il y a un litige entre deux familles propriétaires de terrains voisins.
Baptiste enjambe une clôture pour accéder chez lui. Par décision de la cour d'appel de Bastia, le passage qui lui permet d'aller dans sa propriété est fermé. Son père et sa mère ont plus de 80 ans. La famille Pantalacci estime que cette situation qui était déjà compliquée est carrément devenue intenable depuis deux jours.
"Ma mère, elle descendait voir quand il y avait le boulanger qui passait ou le primeur, et les marchands lui posaient leurs sacs par-dessus la clôture. Et il y a deux jours, ils sont montés et ont posé une deuxième clôture, et là ce n'est plus possible de les sauter", explique Baptiste Pantalacci.
Le terrain qui borde cette maison au toit effondré appartient à la famille Andreani. Le litige pour le passage n'est pas nouveau.
"La première solution, c'était la plus facile", dit Baptiste Pantalacci en montrant une clôture. "Et la deuxième solution, c'était pas ce rocher. Nous, pour ne pas scinder la parcelle en deux, on a voulu prendre le passage le plus difficile, le plus coûteux."
"J'aimerai que la justice puisse se déplacer."
Pour les Pantalacci, c'est sur la base de ce document que le tribunal a rendu sa décision.
En plus d'un pourvoi en cassation, une plainte pour faux et escroquerie au jugement a été déposée. Des sections cadastrales auraient volontairement été interverties sur le papier.
"J'aimerai que la justice puisse se déplacer. Parce que lorsque l'on voit sur les papiers et sur place, c'est tout à fait différent", dénonce Baptiste.
Contacté, le conseil de la partie adverse se veut pragmatique. Il suffirait pour les plaignants d'engager une action de désenclavement devant le TGI d'Ajaccio envers tous les propriétaires voisins.
Tenter l'apaisement
La demande de passage ne saurait concerner uniquement le terrain de ses clients. De son côté, le maire, Jean-Jacques Ciccolini, tente de jouer la carte de l'apaisement.
"L'élu que je suis ne peut pas contester l'autorité de la chose jugée. Seulement, je peux être à la disposition des deux familles pour trouver un arrangement à moindre dégâts qui conviennent aux deux parties".
Une plainte pour mise en danger de la vie d'autrui a été déposée. Dans cette affaire les nuisances sont également économiques puisque Baptiste Pantalacci exploite un gîte au-dessus du domicile.