La compagnie maritime semblait se désinteresser peu à peu de la destination corse, depuis quelques années. Mais l'arrivée d'un nouvel actionnaire a dopé les ambitions de la Méridionale, qui va renouveler une partie de sa flotte, et envisage une nouvelle ligne.
« Réaffirmer le rôle central de la compagnie dans le transport quotidien de fret et de passagers entre la Corse et le continent ».
C'est la volonté affichée par la Méridionale pour les années à venir.
C'est peu de dire que le ton offensif adopté par la compagnie a surpris. Depuis quelque temps, on pensait la Méridonale sur le reculoir, en Corse, où elle se faisait discrète. Mais désormais, ce n'est plus le cas.
Ambitions
La compagnie a repensé son logo, et son habillage. Mais, au-delà de l'image, elle montre aussi sa volonté de s'imposer sur le marché insulaire de manière plus concrète, avec deux nouveaux navires commandés par l'armateur et son actionnaire majoritaire, le groupe CMA CGM.
Des bateaux moins polluants, marchant au gaz naturel liquéfié.
Ils pourront accueillir jusqu'à 1000 passagers chacun, dans leurs 264 cabines, et assureront également le fret de marchandises.
Annoncés pour début 2027, ils devraient remplacer les cargos mixtes sur les lignes de la délégation de service public opérées par la Méridionale, entre Marseille et Porto-Vecchio, et entre Marseille et Ajaccio.
Mais la Méridionale a d'autres ambitions. Une nouvelle ligne, triangulaire, entre Toulon, L'Ile Rousse et Livourne pourrait bientôt voir le jour, selon nos informations. Si la compagnie ne confirme pas, elle reconnaît y penser très sérieusement...
Prudence
Du côté de la STC, on ne cache pas sa satisfaction, même si l'on affirme rester vigilant : "cela correspond à nos attentes de développer et d'ouvrir des lignes au départ de la Corse l'Italie, l'Espagne et la France", estime Marc-Aurèle Orsoni, le délégué STC de la Méridionale.
La CGT, elle, attend d'en savoir plus, lors du prochain CSE, avant de donner son avis sur la question.
Autre son de cloche du côté de la CGT marins, qui réserve sa parole pour l’instant.
Il faut dire que cette possible ligne soulève de nombreuses interrogations :
Quel bateau assurera la liaison ? Pour quelle rentabilité ? Cette nouvelle ligne pourrait-elle faire concurrence à la délégation de service public et donc la menacer ?
Les 600 salariés auront, peut-être, la réponse avant la fin de la semaine. Le CSE, et un conseil d’administration doivent se tenir dans les prochains jours.