Avant le premier tour des élections législatives, c'est une campagne express qui se joue sur le terrain des quatre circonscriptions insulaires. Candidate dans la seconde circonscription de Corse-du-Sud, Valérie Bozzi, maire de Grosseto-Prugna et co-présidente du groupe Un Soffiu Novu à l'Assemblée de Corse, était hier dans le Valincu. Avec une étape obligatoire chez son soutien local, le maire de Propriano.
Valérie Bozzi veut confirmer. Candidate sans étiquette mais issue de la droite, elle avait obtenu 49% des voix au premier tour à Propriano, lors des précédentes élections législatives de 2022. Pour ce nouveau scrutin, le soutien de Paul-Marie Bartoli, le maire de gauche, reste entier.
Ce dernier a d’abord listé ses motifs de rejet vis-à-vis des trois concurrents les mieux crédités. En commençant par Jean-Baptiste Luccioni, du Nouveau front populaire, pour lequel le soutien affiché par La France Insoumise pose difficulté au maire. "Cela me gêne énormément. Parce que chacun sait que Jean-Luc Mélenchon, secrétaire d’Etat dans le gouvernement Jospin en 1997, a dit, en parlant de la Corse : Il faut savoir se dire au revoir."
Pour François Filoni, du Rassemblement national, "a-t-il la crédibilité pour devenir parlementaire ?, s’interroge Paul-Marie Bartoli. Sans lui faire injure, je ne le pense pas."
Quant au député sortant Paul-André Colombani, "je dirais que c’est un indépendantiste déguisé en autonomiste", tranche-t-il. "Sa voix ne compte pas, et c’est un député, on le sait, sous influence", a insisté Valérie Bozzi.
Présente, également, pour cette conférence, Santa Duval conseillère municipale et membre du groupe Un soffiu novu, dont Valérie Bozzi est la co-présidente, à l’Assemblée de Corse, ou encore le maire d’Olmeto José-Pierre Mozziconacci, qui s’est lui déplacé à titre personnel.
La candidate a fait valoir ses priorités en cas de victoire. "Sur le pouvoir d’achat, j’ai fait une proposition qui sera effective et immédiate, dès la rentrée par un amendement sur la loi de finances pour baisser le prix de l’essence", souligne-t-elle ainsi.
La question du processus de Beauvau
Une matinée de campagne qui s’est déroulée dans une ambiance décontractée. Un seul point de désaccord a été relevé : il concerne le processus Beauvau. "Nous avons gardé notre liberté de parole et de ton, et nous lui avons dit que nous n’étions pas d’accord avec Laurent Marcangeli et elle-même sur le pouvoir législatif, indique Paul-Marie Bartoli. Nous considérons que c’est la prérogative du Parlement. Je ne désespère pas de convaincre Laurent Marcangeli et Valérie Bozzi."
La question de l’autonomie viendra peut-être en son temps. En attendant, le contexte national prime. "Où va-t-on aller au niveau national sans majorité, sans pouvoir réformer, sans pouvoir apporter des réponses sur les retraites, sur le pouvoir d’achat, sur la sécurité ? Je crois qu’il faut aussi se replacer dans ce contexte-là", glisse Valérie Bozzi.
Lors du précédent scrutin, au second tour, Paul André Colombani avait distancé sa rivale de 3 900 voix. La candidate en appel au réveil de ses partisans.