Invité du rendez-vous politique hebdomadaire de France 3 Corse Via Stella, le maire de Porto-Vecchio, Jean-Christophe Angelini, s'est montré lundi 5 octobre très critique envers la majorité nationaliste, à la tête de la Collectivité de Corse.
"Est-ce que les nationalistes peuvent être plus efficaces au service de la Corse ? Je pense pour l'instant que l'on peut faire beaucoup mieux".Le leader du PNC (Partitu di a Nazione Corsa) n'y va pas par quatre chemins pour démonter la majorité à laquelle pourtant il appartient. Preuve s'il en était encore besoin d'une fracture au sein de la coalition qui a conduit les nationalistes au pouvoir.
"Je sais pour en être un acteur depuis l'origine que les relations au sein de la majorité sont particulièrement difficiles en ce moment. Elles ne sont pas pour autant compromises même si les difficultés qui existent aujourd'hui sont de nature à inquiéter beaucoup nos électeurs", insiste Jean-Christophe Angelini.
"Beaucoup de nos sympathisants nationalistes qui pour certains nous font confiance non pas depuis 2015 et 2017, mais depuis 40 ans ne comprennent pas bien quelle direction nous voulons donner à la majorité", explique l'élu.Le mouvement national aujourd'hui n'a pas d'horizon stratégique.
"Il y a des questions de pouvoir, de positionnement des uns et des autres, mais il y a aussi, je crois, des questions de vision politique. Je crois que le fait que nous n'ayons pas formulé collectivement de projet pour la Corse à 20 ou 30 ans par-delà le fait d'égrener les mêmes revendications constitue aussi un problème".
"Le mouvement national aujourd'hui, n'a pas de boussole, n'a pas d'horizon stratégique et n'a pas de projets de société", enfonce Jean-Christophe Angelini.
"Il n'y a aucune espèce d'accord ou d'axe qui serait en construction. Je suis né dans le mouvement national, je compte bien y passer le reste de mon parcours politique et je n'ai pas vocation à aller ici ou là", assure-t-il.
"Ceci étant, ce n'est pas pour autant que l'on doit être dans le repli identitaire ou politique. Il faut garder cette idée et cette pratique de l'ouverture. La majorité a vocation à se réinventer parce qu'en l'état elle pose des difficultés.
L'union n'est pas une finalité c'est un moyen. Le problème est simple : est-ce que les nationalistes peuvent être plus efficaces au service de la Corse et je pense pour l'instant que l'on peut faire beaucoup mieux".