15 000 foyers ont une connexion internet à faible débit en Corse. La CTC veut s’attaquer au problème : elle a lancé début janvier un plan d'action pour fournir le haut débit aux communes, qui peut s’assortir d’une aide financière de 350 euros.
Dans le golfe de Lava, Jean-Marc Giunti tient une résidence de vacances. Il vient tout juste de rouvrir ses portes. Mais chaque année c'est le même problème : l'homme dispose d'un trop faible débit internet pour alimenter ses 79 chambres.
« Automatiquement les clients viennent se plaindre, et on ne peut rien faire », explique-t-il.
Une situation que connaissent également d'autres habitants de la commune d'Appietto, y compris la Mairie.
Pratiques anciennes
« Maintenant tout est dématérialisé et parfois pour traiter des documents, les envoyer, c’est très long. On est obligés d’avoir recours aux pratiques anciennes, à savoir photocopie des documents, enveloppes et portage aux administrations concernées », explique Christian Garrido, premier adjoint au maire.Aujourd'hui, selon l'observatoire France Très Haut Débit, 15 000 foyers corses disposent d'une faible connexion internet. Une fracture numérique qui touche principalement les zones rurales.
Pour remédier à cette situation, la Collectivité territoriale de Corse (CTC) a lancé début janvier « solidarita numerica », un dispositif pour fournir un accès internet haut débit aux habitants mal desservis.
350€ d'aides
« Nous appelons les Corses qui se situent en situation de fracture numérique, c’est-à-dire qui ont un raccordement adsl de moins de 3 mega ou pas de raccordement du tout à internet, à faire appel à ce programme, de façon à se faire financer un raccordement alternatif, de type satellitaire ou sans fil », précise Eric Ferrari, directeur de l'aménagement numérique à la Collectivité Territoriale de Corse.Si l'installation de la parabole est coûteuse, 400 euros, 50 devront être réglés par le demandeur, le reste (350€, donc) sera pris en charge par la collectivité.
De quoi réduire efficacement le nombre de zones blanches en Corse, même si le chantier reste important : « Nous l’estimons à plus de 300-350 millions d’euros pour la collectivité et je pense que nous rentrerons dans une phase de stabilité que d’ici une quinzaine d’années », estime Eric Ferrari.
Aujourd'hui, une vingtaine d'habitants bénéficient de ce dispositif. Les autres ont jusqu'au 20 décembre 2020 pour en faire la demande.