L'avocat ajaccien, nationaliste et indépendantiste, mène la liste De Core in Fronte dans la première ville de Corse, Aiacciu in Cori. Et compte bien faire entendre une voix discordante pami les trois listes de sensibilité nationaliste.
Alors que, dans le camp nationaliste et même au-delà, les tractations pour des alliances aux municipales de mars prochain ont été monnaie courante, Core in Fronte se réjouit de faire cavalier seul.
A Ajaccio c'est Aiacciu in Cori qui défendra les idées du parti indépendantiste.
Et Jean-Marc Lanfranchi tient à mettre les choses au clair :
"En ce qui nous concerne il n'y aura pas d'union, s'il y en a qui ont des doutes, je le redis.
Ni au premier, ni au deuxième tour."
L'alternative nationaliste
Core in Fronte, n'a pas encore été confronté aux réalités de l'exercice du pouvoir et le couperet du bilan, contrairement à Inseme, le PNC et Corsica Libera.Et il compte bien faire fructifier ce capital dans les urnes.
"Notre présence aux municipales à Ajaccio, après les territoriales, est apparue comme une évidence.
Nous sommes porteurs d'un projet au niveau national. Et je pense qu'au niveau municipal, il y a matière à application, en conciliant le nationalisme et la gestion d'une commune."
Pour cela, il faut faire entendre ses idées.
Et Jean-Marc Lanfranchi ne fait pas dans la demi-mesure, quand il s'attaque à des dossiers majeurs :
"Le PLU est un document totalement mortifère. En l'état actuel, et hormis quelques petits aménagements qui s'apparentent à de la poudre aux yeux, ce document amènera la ville à péricliter davantage. Il ne faut pas, dans l'urgence, appliquer un document qui nous engagerait pour X années, et qui ferait d'Ajaccio une ville dont on ne veut pas."
Refus de tout nouveau permis de construire
La tête de liste de Aiacciu in Cori est plus radical encore, alors que la population ne cesse d'augmenter à Ajaccio.Elle est, et de loin la plus grande ville de Corse.
Plus de 70.000 personnes vivaient, en 2017, sur la commune.
Et la courbe ne cesse de croître.
Jean-Marc Lanfranchi ambitionne néanmoins, s'il arrive aux affaires, de refuser tout nouveau permis de construire.
Une position à contre-courant, qui ne rime pas pour autant avec crise du logement :
"Il faut des logements à Ajaccio, mais il faut arrêter de nous servir ce leurre sempiternel. Il faut des logements, c'est vrai, mais on peut le faire différemment.
S'inspirer de l'Italie par exemple. Rénover l'existant, y compris notamment les logements sociaux. La ville a la capacité de préempter un certain nombre de bien laissés vacants. Partant de ce princpie on ferait d'une pierre deux coups.
On n'aurait pas de nouvelles constructions, et ça permettrait de repeupler le centre-ville, faire en sorte que la population ne fasse plus le choix du périurbain."
La question épineuse des parkings
Autre préoccupation centrale des ajacciennes et des ajacciens, la circulation et les parkings.Pour la liste Aiacciu in Cori, l'une des solutions est la gratuité des transports en commun.
Même si Jean-Marc Lanfranchi sait que cela ne suffira pas.
"Il aussi faut repenser la circulation, créer un parking en ville, et mettre l'accent sur les moyens de transport alternatifs. Faire poursuivre la voie ferrée jusqu'au port, par exemple, pour qu'il serve de tram, ou créer une ligne maritime qui irait de Campo dell' Oro jusqu'aux Sanguinaires, avec un certain nombre d'arrêts en chemin."
Les équipes de campagne d'#AiacciuInCori, sur le cours Napoléon et la rue Fesch, à la rencontre des ajacciens.#Lanfranchi2020 pic.twitter.com/A0HcgVEHeM
— Core in Fronte (@coreinfronte) January 30, 2020
Des projets qui peuvent séduire les électrices et les électeurs.
Mais il faudra de l'argent pour les mener à bien.
Et Jean-Marc Lanfranchi le sait.
"L'état des finances de la ville est catastrophique. On n'a pas anticipé les baisses de dotation de l'Etat, alors qu'elles étaient prévues de puis longtemps. Pour notre part, on ne veut pas de projet phraonique, de téléphérique, mais on pense qu'il y a un certain nombre de ressources qui ne sont pas exploitées par la ville, telles qu'une taxe touristique pour les sites."
Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec Jean-Marc Lanfranchi ci-dessous :
Le premier tour des municipales se tiendra le 15 mars prochain.