Le déménagement de l’hôpital d’Ajaccio a débuté lundi 16 janvier, et se poursuivra jusqu’à la fin du mois. Le nouveau site devrait permettre une prise en compte médicale de meilleure qualité, et plus importante en termes de capacité, du moins en théorie. Car le manque de personnel pose problème.
C'est sans doute la principale préoccupation de la population et des salariés. Le nouvel hôpital d'Ajaccio permettra-t-il d'accueillir des patients dans de meilleures conditions et en plus grand nombre ?
La capacité d'accueil globale de ce qui sera bientôt l'ancien hôpital est de 312 lits, postes et places actuellement. Dans la nouvelle structure, ce chiffre devrait avoisiner les 330.
En ce qui concerne les soins critiques, à savoir la réanimation, plus les soins intensifs, la capacité passera, en théorie, de 15 à 20 lits. Enfin, 6 lits de rééducation post réanimation vont être créés. Une première pour un établissement sanitaire en Corse.
Une plus grande capacité
C'est notamment la prise en compte de la forte croissance démographique de l'île qui a permis d'obtenir ces avancées, comme l'indique le docteur Bernard Lecomte, médecin réanimateur et directeur médical du déménagement.
"On tenait compte de l'augmentation démographique nationale de 0 5%, et non pas l'augmentation démographique de la Corse de 1%, mais ça a été rattrapé en ce qui concerne les soins critiques, '"grâce" à la crise COVID qui nous a permis d'obtenir cette autorisation d'agrandir notre capacité."
"Nous avons une pénurie d'infirmiers et d'aides-soignants"
Problème, ces chiffres encourageants se heurtent à une problématique nationale qui n'épargne pas la Corse : celle de la difficulté à recruter. Concrètement, cela signifie que dans un premier temps, certains lits ne pourront pas être occupés, faute de personnel.
Une situation qui inquiète les syndicats, à l'instar de Nanette Bruni, représentante syndicale CFDT de l’hôpital d’Ajaccio. "Nous avons une pénurie d'infirmiers et d'aides-soignants. Aujourd'hui, d'ailleurs, l’ARS, la direction font appel à la réserve sanitaire. Ce qui nous inquiète, puisque la réserve sanitaire, c'est essentiellement les infirmiers libéraux qui ont aussi leurs patients à prendre en charge."
Le développement de l'ambulatoire
L'arrivée dans les nouveaux locaux pourrait permettre d'augmenter l'attractivité de l'hôpital et de résoudre en partie le problème. La direction mise également sur le développement de l'hospitalisation en ambulatoire.
"Certaines pathologies aujourd'hui peuvent très bien être prises en charge en ambulatoire. Une entrée le matin, une sortie le soir, explique Jean-Luc Pesce, directeur de l’hôpital de la Miséricorde. On a modernisé nos murs, il faut aussi qu'on modernise nos pratiques. Et cette modernisation des pratiques passe aussi par une offre ambulatoire accrue."
Cette stratégie de l'ambulatoire est couplée à la création d'un hôpital de jour, une structure qui n'existait pas sur l'ancien site et qui, elle aussi, est en recherche de personnel.
Retrouvez le reportage de Marc-Antoine Renucci et Franck Rombaldi :