Une cinquantaine de personnes s'est réunie samedi devant la préfecture de région à Ajaccio, à l’appel du collectif "Parlemu Corsu", pour dénoncer la position du président Emmanuel Macron sur la langue corse et le principe de co-officialité.
Quelques drapeaux, des foulards oranges et blancs.. et surtout une banderole accrochée à la grille de la préfecture de Corse, à Ajaccio. En grosses lettres, l’objet de la discorde : la "cuufficialità" de la langue corse et du français dans les institutions. Demandée par les présidents du conseil exécutif et de l’Assemblée de Corse, cette mesure a été refusée par le gouvernement.
"Cela n’a aucun sens! Aujourd’hui, Macron cherche des fausses excuses pour empêcher les initiatives. Il s’appuie sur des élus minoritaires avec une volonté claire de revenir 20 ans en arrière", martèle Michele Leccia, président du collectif.
"Le gouvernement tente de politiser à nouveau la langue corse alors que ça ne doit plus être un sujet clivant".
Généraliser l'enseignement de la langue
Rapidement, des propositions sont lancées pour permettre de promouvoir l’usage du corse notamment dans le domaine de l’éducation : généraliser la langue de la 6e à la terminale mais aussi mettre en place des formation pour les professeurs dans les filières bilingues.Des mesures applaudies par la cinquantaine de personnes venue soutenir le mouvement.
Puis munis d’une échelle, cinq membres du collectif escaladent la grille de la préfecture afin de recouvrir l’obélisque – érigé il y a quelques mois par le conseil départemental - d’une banderole.
"Pour nous, ce monument est le symbole d’un Etat archaïque qui choisit d’investir 40 000€ pour glorifier certaines personnes. Cet argent aurait pu servir à préserver la langue corse par exemple."
Une action symbolique sous les yeux des CRS groupés sur la pelouse du palais Lantivy, dans la fumée de fumigènes orange craqués par des membres de l'association.