Georges Mela tenait ce dimanche 8 mars une conférence de presse. Objectif pour le maire sortant et candidat à sa réelection à Porto-Vecchio : défendre ses actions et son bilan face à des critiques "mensongères et calomnieuses" émanant de l'opposition.
"Comment osent-ils nous accuser de clientélisme ? " Ce questionnement, c'est celui de Georges Mela, maire sortant de Porto-Vecchio, lors d'une conférence de presse tenue dans la salle du conseil municipal de la ville, ce dimanche 8 mars.
Candidat à sa réelection dans la cité du sel le 15 mars prochain, il refute fermement toutes accusations de mener une campagne "clientéliste". Au centre des critique portées à son encontre, la convocation d'un conseil municipal, mercredi 11 mars, à quatre jours seulement du premier tour. Conseil durant lequel deux thèmes polémiques devaient être discutés : la vente d'un terrain à Sylvie Forconi Rossi, élue communale, pour un prix jugé dérisoire par ses opposants ; et la création de 70 emplois saisonniers.
"Déni de démocratie" et petits arrangements "entre amis"
Un "déni de démocratie et une atteinte inqualifiable aux principes de justice et d'équité" pour Jean-Christophe Angelini, tête de liste "Pà Portivechju" et opposant historique de Georges Mela à Porto-Vecchio. Dans une lettre publiée le 4 mars sur ses réseaux sociaux, le candidat "autonomiste" s'interrogeait ainsi sur la vente "du foncier communal à une élue en pleine campagne électorale" et la décision de création d'emplois saisonniers avancées par rapport au planning des années précédentes, alors fixée "entre les mois d'avril et de juin".
Reproches partagés par Don-Mathieu Santini. Tête de liste "Portivechju Da Fà" et troisième en course pour la mairie de Porto-Vecchio, l'enseignant-chercheur à la faculté de Corte. "Comment peut-on procéder, avec une telle précipitation, à la cession de terrains municipaux entre amis , dans la précipitation et sans transparence ? Comment peut-on sans vergogne ouvrir 71 emplois saisonniers à quatre jours de l’élection municipale sans s’exposer au soupçon de pratiques clientélistes ? " questionnait-il ainsi dans un communiqué daté du 5 mars.
Conseil municipal reporté
Pour les deux opposants au maire sortant, le constat était clair : le report du conseil municipal était une necessité. Demande contre laquelle Georges Mela s'était jusqu'alors fermement opposé, pointant des "polémiques farfelues", et les quelques 25 points qui devaient être débattus lors du conseil.
Mais finalement validée, quoique avec regrets, ce dimanche : "Face à tant d’irresponsabilité et d’irrespect à l’endroit des Porto-vecchiais, et dans un souci d’apaisement et pour permettre à l’opposition de s’exprimer enfin sur leurs projets et leurs propositions si tant est qu’ils les préfèrent aux polémiques, j’ai décidé de renvoyer le conseil municipal à une date ultérieure" grince-t-il ainsi en conclusion de sa conférence de presse.
Pour rappel, le maire convoque son conseil municipal à chaque fois qu'il le juge utile [...] rien n’interdit la convocation d’un conseil municipal 5 jours avant le premier tour d’une élection
Pour autant, bien décidé à défendre ses positions et son bilan, Georges Mela pointe une attitude "qui appelle de nombreuses questions" de la part de ses adversaires. "Pour rappel, le maire convoque son conseil municipal à chaque fois qu'il le juge utile. Certes, nos détracteurs nous opposent la période électorale allant même jusqu’à interpeller le préfet de région ! Mais c’est avouer une méconnaissance totale des textes du Code général des collectivités territoriales (CGCT) car rien n’interdit la convocation d’un conseil municipal 5 jours avant le premier tour d’une élection."
Attaques "mensongères et calomnieuses"
Les soupçons de clientèlisme ? Une attaque "mensongère et calomnieuse" pour le maire sortant, qui rappelle que les emplois saisonniers, "impératif indispensable à la bonne marche de notre collectivité", était au nombre de 80 en 2019, et avaient alors été votés lors d'un conseil municipal en date du 27 mars. Un conseil durant lesquels ses opposants auraient par ailleurs "brillés par leur absence" : "une implication aussi légère nous interpelle sur la méthode de gestion que l'opposition peut offrir à notre commune" raille-t-il.
Quant à la vente du terrain situé à l'Ospédale à Sylvie Rossi, un des "huit rapports permettant des régularisations foncières au profit de Porto-vecchiais" qui aurait été débattu, "pourquoi n'avoir relevé que le rapport concernant cette famille alors que d'autres impactaient des surfaces bien plus importante ?" demande-t-il, citant ainsi le cas de Jean-Luc Tafani, "frère du deuxième adjoint de la commune".
Je ne crois pouvoir dire en observateur attentif des campagnes dans d’autres communes insulaires qu’elles aient atteint un tel niveau de bassesse !
Si le conseil municipal sera donc bien reporté, Georges Mela regrette une campagne "calomnieuse" et des manoeuvres "purement électoralistes de l'opposition". "Je ne crois pouvoir dire en observateur attentif des campagnes dans d’autres communes insulaires qu’elles aient atteint un tel niveau de bassesse ! C’est dire pour nos opposants, les enjeux et les intérêts particuliers en jeu sur ce scrutin. La conquête est la prise de pouvoir à n’importe quel prix !"
La tête de liste “Notre parti c'est Porto-Vecchio” en appelle ainsi "à la responsabilité des élus de l’opposition pour que les derniers jours menant à ce premier tour du scrutin soient à la hauteur des enjeux de la troisième ville de Corse".