Législatives 2022 : 5 questions à Camille de Rocca Serra, candidat dans la deuxième circonscription de Corse-du-Sud

Même si la droite insulaire peine à se faire une place sur le nouvel échiquier politique corse, Camille de Rocca Serra se lance dans la course aux législatives, et entend retrouver son siège de député.

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Durant 15 ans, entre 2002 et 2017, Camille de Rocca Serra a été député de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud. Il y a cinq ans, il perdait son siège au profit du nationaliste Paul-André Colombani. En juin prochain, le Républicain, malgré une recomposition du paysage politique insulaire pas franchement favorable à sa famille politique, entend faire son retour au palais Bourbon. 

Qu'est-ce qui vous a convaincu de briguer le siège de député de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud ?
La situation de la Corse. Lorsque j'ai vu le désordre cet hiver dans la rue, quand j'ai vu cette jeunesse, entraînée dans une impasse, lorsque j'ai constaté, durant cinq ans, l'incapacité du gouvernement à créer les conditions d'une relation saine et positive avec la Collectivité de Corse, lorsque j'ai vu l'immobilisme de cette même Collectivité de Corse... Je me suis dit : "où va la Corse ?" Est-ce qu'on peut continuer à avoir des querelles intestines, à ne pas avoir de vision globale sur la Corse ? Non.

Des discussions vont s'ouvrir, entre Paris et la Corse, concernant la question de l'autonomie de l'île. Quelle sera votre position si vous êtes élu au palais Bourbon ? 
Le gouvernement engage des discussions, il essaie de créer les conditions du dialogue. Mais il faudra des hommes et des femmes qui sont capables de participer à ce dialogue, sinon on aura des monologues alternés qui n'aboutissent à rien. Je veux prendre toute ma part, pour préserver l'essentiel et ouvrir des perspectives nouvelles. Je crois avoir l'expérience suffisante. On a souvent dit que j'étais un excellent parlementaire, et je suis disponible pour la Corse, pour agir. Il faut rassembler la Corse du mieux possible. Dans les rapports de force inutiles, on n'a rien à gagner. J'utiliserai la famille politique à laquelle j'appartiens pour faire avancer les dossiers, pas pour contrarier le gouvernement ou le combattre. Je chercherai à obtenir le consensus le plus large possible au niveau de la Corse. Je veux être le fer de lance d'un dialogue restauré entre la Corse et le pouvoir central.

Nous avons besoin de l'Etat pour nous aider financièrement, fiscalement, à apporter des réponses appropriées à la Corse. Lorsque l'on a un milliard et cinquante millions de dettes, on a besoin de l'Etat pour nous aider à financer les grandes infrastructures. Nous sommes au commencement de quelque chose, et ça doit porter ses fruits. Plutôt que d'arriver chacun avec sa petite valise, on doit être capable d'avoir quelques idées principales et de défendre encore et c'est ce que je m'engage à faire. C'est l'avenir de la Corse qui est en jeu. Si sommes une trop petite ile pour continuer à nous diviser de cette façon

Les Républicains, en Corse comme au plan national, sont dans un état préoccupant. Vous allez mener campagne au sein d'une famille éclatée, où les tentations d'émancipation et de rapprochement avec LREM sont légion
D'évidence, la situation est difficile pour la famille politique à laquelle j'ai toujours appartenu. Mais je ne désespère pas qu'une reconstruction puisse avoir lieu. C'est nécessaire. Je ne crois pas au parti central unique. Pour un vrai débat démocratique, il faut une gauche moderne, une droite moderne, et un centre-droit moderne.

Mais quoi qu'il en soit, je ne suis pas du genre à faire obstacle, ou à juger les uns et les autres. J'ai ma propre ligne de conduite, et à mon âge, on ne devient pas opportuniste. J'ai toujours été loyal et fidèle. Je peux comprendre que certains veuillent jouer aujourd'hui un rôle autrement, se différencier, mais les électeurs et les électrices, il va bien falloir qu'on les rassemble. Et ce sera le cas pour Laurent Marcangeli également, à Ajaccio. Il faut s'ouvrir sur ceux qui ne croyaient pas en vous ou avaient d'autres objectifs. 

Si vous faites votre retour à l'Assemblée nationale, aurez-vous la même attitude d'ouverture ? 
Je travaillerai avec le gouvernement de la République. Même si je ne participerai pas à sa majorité parlementaire, je serai ouvert  à toute proposition et je ne serai pas là pour faire de l'obstruction. Même si je suis resté fidèle et loyal à ma famille politique d'origine, qui est gaulliste, ma vraie investiture, c'est celle de la Corse. Je ne suis pas contre qui que ce soit, je suis pour quelque chose. Pour la Corse, pour tous les Corses. 

Enfin, quels seront les combats que vous mènerez en priorité pour votre circonscription, si vous êtes élu ? 
Le pouvoir d'achat, le logement bien sûr... Mais une priorité, selon moi, c'est le développement de l'éducation, de la formation, ouvrir de nouvelles filières. Plutôt qu'envoyer les jeunes Corses dans la rue, mettre le feu à des poubelles, la meilleure solution, c'est d'apporter des solutions, et d'ouvrir des voies nouvelles de développement. Il faut développer des filières dans le domaine de la biodiversité, du réchauffement climatique, de l'environnement, de la recherche.
Mais je tiens à dire que lorsque vous êtes député, vous n'êtes pas un conseiller général ni un conseiller territorial. Il ne faut pas confondre l'élu local et le député. Le député vote les lois, et contrôle le gouvernement. C'est à l'échelle de toute la Corse, et du pays, que l'on doit aborder la fonction. 

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