La troisième édition du festival du film politique de Porto-Vecchio se clôture ce dimanche. Une manifestation qui, au travers des oeuvres cinématographiques projetées, invite au débat entre public, producteurs et réalisateurs sur les sujets qui ont dominé l'actualité en 2019.
Cinq ans. C'est le temps qu'il aura fallu à Francescu Artily pour finaliser Island Road, son premier long-métrage documentaire.
Un film consacré au drame vécu par une communauté amérindienne, victime de la pression industrielle et du réchauffement climatique. Tout au long des 1h13 du documentaire, Francescu Artily emmène son public au côté des descendants des tribus Choctaw, Biloxi et Chitimacha, qui habitent l'île de Jean-Charles, au sud-est de la Louisiane. Dans cette communauté d'une cinquantaine de résidents, la pêche est le principal moyen de subsistance.
Attente
Faute à la montée progressive du niveau des eaux, la multiplication des ouragans, les changements climatiques; mais également à un écosystème fortement affaibli par la construction de canaux utilisés par les compagnies pétrolières dans le golfe du Mexique, cette bande de terre est vouée à disparaître. Dans ces conditions, une douloureuse migration s'impose.
Le long-métrage prend le temps de s'arrêter et d'observer le combat des derniers habitants, partagés entre détresse et résistance. Un choix assumé par le réalisateur.
« Le documentaire est principalement illustré en plan-séquence pour marquer cette lenteur, cette attente des résidents avant leur relocalisation ». Une façon, pour Francescu Artily, de « sentir cette attente, avec eux. »
« Parler de la vie »
Island Road n'est à ce jour disponible qu'au Canada, en Australie et aux États-Unis, mais sera diffusé sur France 3 Corse ViaStella l'année prochaine. Dans l'attente, le réalisateur corse, né à Ajaccio, a choisi de présenter son documentaire au festival du film politique de Porto-Vecchio.
Pour Karl Zéro, membre fondateur du festival, parler du réchauffement climatique et de ses conséquences - en Louisiane avec ces tribus améridiennes ou ailleurs - est une nécessité :
« La politique, c'est ce qui nous entoure. Si on ne parle pas du réchauffement climatique, c'est qu'on a manqué quelque chose. Un festival du film politique doit parler de la vie, de ce qui nous entoure. L'important, c'est qu'à travers de fictions ou de documentaires, on prenne le temps de mieux comprendre et d'analyser les phénomènes qui nous entourent. »
L'important, c'est qu'à travers de fictions ou de documentaires, on prenne le temps de mieux comprendre et d'analyser les phénomènes qui nous entourent
Lancé jeudi, le festival du film politique propose une sélection d'oeuvres cinématographiques ancrées dans les actualités les plus marquantes de l'année 2019, et projetées en présence de leurs producteurs et réalisateurs. Objectif, inciter au débat avec le public autour des problématiques soulevées par ces productions. Et faire découvrir aux spectateurs le cinéma politique sous toutes ses variétés.
Le festival organise ce samedi 26 octobre sa soirée de clôture.
Célébration au terme de laquelle sera désigné le lauréat de cette troisième édition. En compétition, Les Misérables de Ladj Ly; Freedom de Rodd Rathjen; Lillian d'Andreas Horvath; Nuestras Madres de César Diaz; XY Chelsea de Tim Travers Hawkins; et Zero Impunity de Nicolas Blies et Stéphane Hueber-Blies.