Depuis quelques jours un collectif s’alarme d’une menace de fermeture de la maternité de la clinique de l’Ospedale à Porto-Vecchio. L’agence régionale de santé évoque, de son côté, “une évolution” du service, liée à un nouveau décret, qui enregistre plus de 200 naissances par an.

C’est par un message sur les réseaux sociaux que le collectif “Maternité de Porto-Vecchio en danger” a donné l’alerte dimanche dernier, 22 janvier.

L'ARS [agence régionale de santé ndlr.] envisage de fermer la maternité, et ce, malgré : l'éloignement (plus de 2h30 de trajet pour se rendre à la maternité la plus proche), l'incertitude quant à la disponibilité et les délais d'évacuation sanitaire. Dans quelles conditions auront lieu les accouchements inopinés ? Sur la route en voiture ? Aux urgences ? À domicile ? Nous allons vers une régression de l'offre de soins dans tout l'Extrême Sud de la Corse”, écrit-il dans une publication Facebook.

Si pour l’heure, rien n’est acté, les membres du collectif s’inquiètent de discussions entre l’ARS et la nouvelle direction de l’établissement et la motion sur le maillage des maternités en Corse qui devrait être débattue dans l’hémicycle de l’Assemblée de Corse dans les semaines à venir. Et craignent une mise en danger de la population en cas de fermeture du service qui comptabilise plus de 200 naissances par an, qui se traduira par possible transfert des femmes enceintes vers le service des urgences.

“Nous réfléchissons à une évolution avec une organisation atypique”

Du côté de l’ARS, est avancée la publication d’un nouveau décret applicable après que l’institution régionale ait arrêté un nouveau schéma de santé. Il est nécessaire d’avoir un nombre d’accouchements minimum, et la clinique enregistre des chiffres en baisse, en deçà des seuils, qui restent pour l’heure inconnus”, explique Marie-Hélène Lecenne, directrice de l’ARS de Corse.

Ainsi, depuis deux ans, ses services travaillent avec “un expert pour élaborer différents scenarii pour une évolution avec une organisation atypique”. Des scenarii, qui, une fois établis seront présentés aux élus. Il faut néanmoins prendre en compte tous les paramètres à commencer par le fait que beaucoup de femmes se tournent déjà vers Bastia ou Ajaccio, à hauteur de 50 %, pour accoucher. Certaines vont même sur le continent”, reprend Marie-Hélène Lecenne qui insiste sur la nécessité d’un “niveau de qualité et de sécurité équivalent sur l’ensemble du territoire”.

Des exigences qui s’appliquent également sur le suivi des femmes après l’accouchement ou encore le dépistage des post-partums, par exemple. “Il ne faut pas oublier que nous nous trouvons dans un contexte démographique très dur, notamment au niveau du nombre de pédiatres”, conclut la directrice de l’ARS de Corse.

“Un choix comptable et financier au détriment de l’humain”

L’hypothèse de cette fermeture a provoqué une levée de bouclier de certains partis politiques insulaires. Core in Fronte dénonce dans un communiqué “un choix comptable et financier au détriment de l’humain”. Une telle décision “s’oppose aux besoins croissants engendrés par l’évolution démographique et remet en cause, à la fois, le principe de délégation de service public et de service de proximité”, continue le parti indépendantiste.

De son côté, Femu a Corsica estime que cette fermeture “obligerait les familles à devoir se rediriger vers les services d’Ajaccio ou Bastia déjà saturés”. Le parti continue : cette option n’est pas envisageable. Il est indispensable de maintenir ouverte la maternité de Porto-Vecchio.

Comme Core in Fronte, il met en avant “un territoire en pleine expansion démographique” qui par conséquent doit être doté “d’une maternité moderne, développée et adaptée aux besoins”. Femu a Corsica demande, dans le même temps, d’augmenter l’enveloppe du “fonds d’intervention régional” de l’ARS allouée à la maternité, et de trouver de nouveaux moyens financiers.

Une conférence de presse, à laquelle toute la population est invitée, est organisée par le collectif “Maternité de Porto-Vecchio en danger” ce dimanche 29 janvier, à 14h30, devant la clinique de l’Ospedale.

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