Le service des urgences de la clinique de l'Ospedale pourrait fermer ses portes. C'est en tout cas ce qu'affirme la direction de l'établissement qui attend de l'Agence Régionale de Santé de la Corse le règlement de deux millions d'euros d'impayés.
Le service de maternité et celui des urgences sont des concessions de service public effectuées par la clinique privée pour l'extrême sud de la Corse.
Les deux services ne désemplissent pas et la facture des prestations s'élève à deux millions d'euros selon la direction.
Une somme réclamée à l'Agence Régionale de Santé de la Corse depuis plus d'un an, sans résultats. Aujourd'hui, la direction de la clinique se dit contrainte d'envisager de fermer son service d'urgence.
"Nous ne pouvons plus faire face à notre quotidien, nous n'arrivons plus à nous fournir chez nos différents fournisseurs, nous ne sommes plus en situation de pouvoir assumer leur paiement. Nous avons des incertitudes sur le règlement de la paye. Donc, on vient symboliquement déposer les armes parce que ce n'est plus de notre responsabilité ce qui va se passer", explique Renauld Mazin, directeur de la Clinique de l'Ospedale.
En plus de l'aspect social et du devenir des 200 salariés, le problème rejaillit sur la prise en charge sanitaire du territoire du sud de la Corse. Le maire de Porto-Vecchio veut toutefois écarter toute idée de fermeture.
"C'est inconcevable, il y a ici un bassin de population de 25.000 personnes qui fréquente cette clinique et il y a aussi l'aspect de fréquentation estivale où l'on passe de 25.000 habitants à 150.000", ajoute Georges Mela.
Deux courriers envoyés par le maire de Porto-Vecchio le 5 juin à l'ARS de Corse et le 18 juin au cabinet du premier ministre sont restés sans réponse.
Pour le directeur de l'ARS de Corse, "l'agence a déjà aidé à un niveau important" l'établissement de soins, "au-delà de ce que l'on est capable de faire ici localement", soit pour cette année "plus d'1,3 million d'euros".
"On essaye de calibrer au juste prix et de voir le dispositif que l'on est capable de mobiliser pour engager de l'argent public dans un canal qui n'est pas aujourd'hui prévu par la réglementation", explique encore Norbert Nabet.
Les sommes versées par l'ARS représente environ 35% du budget de la clinique de l'Ospedale. Une expertise est en cours pour repenser ce fonctionnement.