Débarqué à Porto-Vecchio dans la nuit du mercredi 3 novembre, le groupe de 10 réfugiés syriens a rejoint la Belgique en début de semaine.
Après avoir été libérés par un juge des libertés et de la détention sans que le parquet ne fasse appel, dimanche 7 novembre, notamment au nom "de l'intérêt supérieur de l'enfant", les 10 réfugiés syriens d'une même famille ont rejoint la Belgique en début de semaine. Ils avaient débarqué à Porto-Vecchio dans la nuit du mercredi 3 novembre.
"Ils ont été récupérés par de la famille vivant en Belgique. Ils sont partis très rapidement, maintenant, nous espérons qu'ils puissent rejoindre l'Allemagne, où le père a le statut de réfugié, pour déposer une demande d'asile", explique Elsa Renaut, membre de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) section Corse. Si l'association salue l'élan de solidarité, elle dénonce un irrespect des lois de la République. "Lorsque cette famille a été placée en zone d'attente à Porto-Vecchio, elle n'a pas eu accès à un avocat pour l'informer de ses droits. Elle n'a pas bénéficié non plus de traducteur", continue Elsa Renaut.
De son côté, le collectif antiraciste Avà Basta indique qu'aucune demande d'asile n'a pu être effectuée dans l'île, faute d'Office français de l'immigration et de l'intégration. "La Corse dépend de Marseille, c'est là que sont traitées les demandes de toutes les villes de la région Sud-Est, cela avait d'ailleurs déjà été le cas il y a une dizaine d'années pour le cas des réfugiés Kurdes. Il n'y a aucun problème, ici la préfecture a fait son travail et la population comme la municipalité de Porto-Vecchio se sont montrées particulièrement solidaires", estime Ghjiseppu Maestracci, membre du collectif.
Avarie
Dans la nuit du 2 au 3 novembre, un voilier transportant cette famille de réfugiés et un skipper allemand accoste dans le port de Porto-Vecchio après une avarie survenue au large de la Corse. Tous tentaient de se rendre en Allemagne via Bormes-les-Mimosas (Var). C'est au retour de la Turquie que l'embarcation a connu des problèmes.
Placé dans un premier temps en garde à vue, le skipper, a été interrogé sur les circonstances du voyage avant d'être laissé libre et isolé dans un hôtel ajaccien. La famille syrienne a quant à elle été logée dans un établissement porto-vecchiais avant d'être transférée vers Marseille en zone d'attente où elle a été présentée à un juge des libertés et de la détention.