La Corse, présentée comme l'une des régions les plus pauvres, est celle qui compte le moins de dossier d'endettement auprès de la Banque de France. La commission de désendettement peut pourtant apporter des mesures d'aides aux ménages en difficultés.
Moins 10 % de recours à la commission de surendettement au niveau national en 2018, et même moins 14 % en Corse-du-Sud.
Doit-on s’en réjouir ? Pas sûr. En Corse, l’une des régions les plus pauvres de France, on devrait logiquement avoir plus de dossiers déposés. Ce n’est pas le cas.
Il n’y a que 190 dossiers pour 100 000 habitants, contre 305 au niveau national. Un paradoxe, d’autant que les Hauts-de-France, autre région en proie à une grande précarité, culmine à 460 dossiers.
Aujourd’hui, il s’agit pour les services de l’État de mieux faire connaître la commission de surendettement pour permettre un meilleur accès au droit. « Au niveau culturel, en Corse, on ne peut que s’en réjouir. La solidarité familiale joue son rôle, beaucoup plus qu’ailleurs. Le deuxième élément d’explication, qui se retrouve aussi dans les zones rurales, c’est que dans ces zones, on a plus de difficultés à faire part de ses difficultés », indique Josiane Chevalier, préfète de Corse.
Typologie des surendettés
Concernant la typologie des surendettés il apparaît aussi quelques spécificités insulaires. « Un peu plus de personnes âgées, des plus de 65 ans. La proportion est plus importante en Corse. Il y a plus de personnes seules au niveau corse qu’au niveau national. On a un peu plus de propriétaires qui viennent déposer des dossiers de surendettement », souligne Jean-Charles Sananes, directeur régional de la Banque de France.
Dans l’île, 40 % des surendettés redéposent un dossier. Une convention doit être signée entre les services de l’État et la collectivité de Corse pour mieux les accompagner.