Dans l’île, les nappes phréatiques affichent un bon niveau d’eau. La ressource en eau souterraine est étroitement surveillée. Mais la ressource est fragile du fait de la spécificité géologique de la Corse.
Tous les six mois, Marie vérifie un point de forage. Elle vérifie si les sondes mesurent parfaitement le niveau réel des nappes phréatiques. « On se situe à cinq mètres en dessous de la surface du sol. Ça représente un niveau élevé pour la saison. On est au-dessus de la normale », explique Marie Genevier, Hydrogéologue au bureau de recherches géologiques et minières.
Le constat est le même sur les 30 points de suivi repartis sur toute l'île. La sécheresse de l'année dernière semble n'être qu’un mauvais souvenir. Mais l'équilibre reste toutefois très fragile.
« En Corse, on trouve deux types principaux de nappes. Les nappes de montagne, qui sont des milieux fracturés dans lesquels l’eau va circuler et qui sont cloisonnés. Et on trouve les nappes d’accompagnement des cours d’eau, les nappes alluviales, qui sont des nappes de faible extension. Ces deux types de nappes sont vulnérables, la ressource en eau dans ces nappes va diminuer rapidement dès lors qu’on n’aura plus de précipitations », complète Marie Genevier.
Une année record
En Corse, la sécheresse est un problème reçurent. C'est à Météo France que l'on surveille précisément la pluviométrie. Pour un scientifique, les premiers mois de l'année 2018 ont été exceptionnels.
« La quantité de précipitations reçues c'est 920 millimètres. C’est un record. C’est la première fois, depuis le début des mesures, que de décembre à août, il tombe autant d’eau. Cette année, on s’est trouvé dans un régime atmosphérique qui a organisé une masse d’air d’origine saharienne tropicale où il y a eu énormément d’orages », souligne Patrick Rebillout, Météo France.
Mais face à ces bonnes nouvelles la prudence reste de mise. S’il ne pleut pas à l’automne et à l’hiver 2018, le spectre de la sécheresse refera surface.