Contrat sur huit ans, emplois pérennisés, études d'impacts... Ce qu'il faut savoir du redémarrage de la centrale biomasse de Gardanne

La ministre déléguée à l'Énergie, Olga Givernet, a dévoilé ce mardi les détails de l'accord finalement trouvé avec GazelEnergie pour le redémarrage de la centrale biomasse de Gardanne, à l'arrêt depuis près d'un an, qui va reprendre ses activités début 2025.

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La centrale biomasse de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, est la plus grande de France. Critiquée par les écologistes qui dénoncent son impact sur la déforestation, la mégacentrale est à l'arrêt depuis près d'un an. L'État et GazelEnergie, qui exploitait l'ancienne centrale à charbon, ont signé un nouveau contrat pour assurer l'avenir du site provençal, officialisé ce mardi 26 novembre, lors du déplacement sur le site de la ministre de la Transition écologique, Olga Givernet. France 3 Provence-Alpes vous détaille ce qu'il faut savoir de ce redémarrage.

Une aide de 800 millions d'euros sur huit ans

L'État s'engage sur un contrat d'un montant de 800 millions d'euros sur huit ans. La somme correspond au tarif de rachat subventionné de l'électricité produite à Gardanne pour que la centrale de Provence puisse relancer son activité de biomasse, a dévoilé Olga Givernet, ce matin. C'est l'aboutissement de discussions compliquées.

"Après plusieurs mois de négociations et conformément au cadre défini dans la loi de finances pour 2024, GazelEnergie (...) et l'État se sont accordés pour le redémarrage de la centrale (...) pour un fonctionnement annuel de 4.000 heures", indique la direction de l'entreprise, dans un communiqué.

Selon Les Échos, la production de la mégacentrale prévoyait initialement 7 500 heures. Les approvisionnements en biomasse seront réduits de 850 000 à 450 000 tonnes.

La centrale de Gardanne, qui affiche une puissance de 150 mégawatts, doit fournir à terme 6% de la production d'électricité de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Le précédent contrat résilié par le Tchèque Kretinsky

L'ancienne centrale thermique de Gardanne devenue la plus grosse centrale biomasse de France est exploitée depuis 2019 par GazelÉnergie, filiale française du groupe EPH de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky.

En octobre 2023, le site d'investigation Marsactu avait révélé que le milliardaire avait résilié le précédent contrat de fourniture d'électricité "verte", "préférant vendre au prix du marché, alors en pleine flambée".

"L’unité s’inscrit dans la stratégie de décarbonation de la production d’énergie engagée", dans le cadre de la transition énergétique promise à la fin du charbon en 2018, explique le propriétaire sur son site.

Un contrat qui pérennise plus de 500 emplois 

Ce contrat assurera la pérennisation des emplois, a déclaré la ministre. Selon Olga Givernet, la reprise d'activité au 1er janvier 2025 se traduira par "plus de 90 emplois directs et 500 emplois indirects repris ici". Dont une centaine d'emplois impactés sur le port de Marseille-Fos.

"C'est une très bonne nouvelle pour l'ensemble des travailleurs, s'est réjoui Jean-Charles Pascal, le délégué CGT de la centrale. Certes, le contrat aujourd'hui c'est une victoire, mais on ne connaît pas les tenants et les aboutissants, tempère le syndicaliste, on parle de volumes, on parle d'années, mais on ne sait pas les contreparties." Le syndicat demande des réponses claires sur la pérennisation du site.

Dénonçant l'inaction de l'État depuis l'arrêt de l'usine en décembre 2023 et l'annonce d'activité partielle, la GCT avait alerté sur la menace de fermeture pesant sur le site et les 95 personnes encore présentes sur la centrale. Selon le syndicat, un millier d'emplois seraient liés au sort de la mégacentrale dans les Bouche-du-Rhône.

Des études d'impacts en cours 

Interrogée sur l'impact de l'usine sur la déforestation, Olga Givernet a assuré que cette "utilisation biomasse" était "très encadrée par notre code environnemental".

En novembre 2023, la justice avait donné un an à GazelEnergie pour réaliser une étude d'impact complète sur les effets indirects de son activité, notamment sur les forêts, à la suite d'une décision en ce sens du Conseil d'Etat, saisi par des associations environnementales. La plus haute juridiction administrative avait alors rappelé qu'un site industriel doit évaluer les effets directs, mais aussi indirects, de son installation, sur l'environnement.

GazelEnergie assure que "l'ensemble des études sont en cours d'instruction par les services de l'Etat" et souligne que "l'empreinte carbone de l'installation a été réduite par dix par rapport au charbon".

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