L’allocution du président de la République, en conclusion du grand débat, jeudi 25 avril, a suscité de nombreuses réactions en Corse. Certains gilets jaunes se sont rassemblés pour écouter les propositions d’Emmanuel Macron. Des sujets qui ont aussi fait réagir les élus de l’assemblée.
Le président de la République a conclu le grand débat, jeudi 25 avril, par une allocution très attendue. Pendant 45 minutes, une quinzaine de mesures sont énumérées dont la réindexassion des retraites, ou encore pacte territorial.
Carnets de notes à la main, dès les premières minutes du discours, les déclarations du président suscitent de vives réactions chez des gilets jaunes réunis à Quiercelo. Ils restent sur leur faim concernant les questions de démocratie et de pouvoir d'achat.
« On a besoin de terminer le mois, de se sentir épaulé par le président. On n’est pas épaulé », regrette Antoine Raffalli, gilet jaune. « Il donne le sentiment d’avoir entendu. Il est capable de décrire assez fidèlement l’état de la société, la détresse des gens. Et puis derrière on est dans l’incantation, dans le vide, dans ce qu’il a toujours fait… Dans ce qu’il fait le mieux », estime pour sa part Samuel Jacob, un autre gilet jaune.
« Un geste fort »
Durant cette conférence de presse, Emmanuel Macron a annoncé un geste clair de décentralisation et a cité la Corse pour illustrer ses propos.
#Macron #GrandDebat "Je souhaite qu’il puisse y avoir un geste de décentralisation extrêmement clair et avec celui-ci un principe de différenciation territoriale. […] Pour répondre aux défis de l’insularité et de la montagne comme le connaît la Corse." 1/2
— France 3 Corse (@FTViaStella) April 25, 2019
À l’Assemblée de Corse, peu d’élus ont suivi le discours du président de la République. Il faut attendre les interruptions de session pour que les nouvelles parviennent.
Jean Charles Orsucci, se réjouit de ces déclarations : « Lorsque l’on s’engage aux côtés d’Emmanuel Macron pour le pacte girondin, on ne peut être que satisfait de l’entendre dire qu’il faut aller vers davantage de décentralisation. Je l’interprète comme un geste fort. Et par rapport à ce que l’on peut entendre ces derniers temps, on est satisfait d’entendre le mot ‘décentralisation’ et non pas ‘déconcentration’. »
Pour le président de l'exécutif, Gilles Simeoni, il est encore trop tôt pour prendre position : « Nous étions en session, donc j’étais essentiellement concentré sur le débat. Je ne connais pas le contenu in extenso de la conférence de presse du président de la République. »
Emmanuel Macron dit vouloir prendre en compte le principe de différentiation territoriale, comme cela est déjà prévu dans la prochaine réforme constitutionnelle.
Aucun changement de cap à l’horizon, 63 % des Français n'ont pas été convaincus par cette allocution. Les gilets jaunes l'affirment, ils continueront la mobilisation dans les prochaines semaines.