Bien loin de la situation critique de l'an dernier, le comité sécheresse envisage l'été avec sérénité. Grâce aux pluies de l'hiver et du printemps, les réserves d'eau sont à leur maximum. Pour autant, pas question de gaspiller.
Sur son exploitation, Jean-Jacques Fieschi arrose ses courgettes et ses clémentiniers. Si, pour le moment, il n’y a ni restrictions d’eau ni sécheresse, la sérénité n’est pas vraiment là non plus.
L'été 2017 a été très dur à vivre, et son souvenir reste présent et Jean-Jacques Fieschi reste méfiant. « On espère pouvoir arroser tout l’été, parce que sinon, on ne sait pas comment on va faire. On a mis en place des systèmes automatiques pour pouvoir arroser la nuit pour qu’il y ait une meilleure efficacité des arrosages. On attend avec inquiétude », commente l’exploitant.
Pourtant, l'hiver qui se termine aurait de quoi rassurer. Les chutes de neige et les pluies se sont succédé pendant des mois jusqu'à faire exploser le chiffre des précipitations sur l'île : 142 % de plus que la moyenne. Résultat : les barrages sont pleins.
L’été ne sera pas caniculaire
De quoi rassurer les Corses, d'autant que selon les prévisions météo, l'été 2018 sera clément. « Si on essaie de se progeter un peu plus sur deux ou trois mois, la tendance saisonnière nous donne des signaux plutôt chauds, mais pas exceptionnels. On devrait avoir un été a priori pas caniculaire », note Gérard Mialhe, chef du centre météo de Bastia-Poretta.
Pas de canicule, et des réserves d'eau à 100 %. Tous les signaux sont au vert, mais pas question de faire n'importe quoi. C'est le message porté par le comité interdépartemental de sécheresse qui préfère prévenir plutôt que guérir. « On rentre dans une espèce de vision pluriannuelle de la gestion de l’eau. Ce que nous avons gagné en irrigation sur les deux mois écoulés […] nous permet d’avoir des stocks pleins en ce début d’été. Il faut absolument que l’on précise une autre manière de gérer cette eau », souligne Xavier Luciani, président de l'Office d'équipement hydraulique de Corse.
Jean-Jacques Fieschi, le maraîcher, a donc raison d'être prudent. Pour éviter de faire face à de nouvelles restrictions d'eau, une seule règle : être économe.