Une étude génétique a démontré l’existence d’une lignée spécifique de chat sauvage en Corse : u Ghjattu Volpe. De nouvelles perspectives s’ouvrent dorénavant aux scientifiques.
C’est officiel u Ghjattu Volpe est un chat sauvage spécifique à la Corse. Une information publiée dans la revue Molecular Ecology, en mars, montre ainsi pour la première fois qu’il existe une identité génétique spécifique à cette espèce.
« À l’heure de l’effondrement de la biodiversité, l’identification d’une entité génétique spécifique dans le taxon de Félidés, taxon très menacé, est remarquable et essentielle à la mise en place de mesures de conservation adaptées », précise l’office français de la biodiversité dans un communiqué.
Avant d’arriver à cette conclusion, plusieurs études ont été lancées. La première, en 2008, visait à « confirmer l’existence de ce chat, présent dans la mythologie agropastorale de l’île, et de préciser son statut ». Ainsi, entre 2001 et 2014, huit animaux ont été identifiés. Tous présentaient des caractéristiques de pelage identiques.
Une seconde, entre 2016 et 2020, a permis la capture de 16 chats sur lesquels ont été effectués des prélèvements. Ces derniers ont révélé que les chats sauvages de Corse « apparaissent très différents des chats sauvages continentaux et plus proches, bien que différents, des chats de Sardaigne ».
Une « première étape vers un programme »
Cette étude est considérée comme une « première étape vers un programme ». En 2020, une collaboration entre l’OFB et l’institut Jacques Monod le CNRS et l’Université Paris-Cité a débuté.
Elle vise à reconstituer l’histoire sauvage de Corse depuis sa possible introduction dans l’île par les êtres humains lors des migrations néolithiques et les influences des différentes migrations humaines méditerranéennes qui se sont ensuite produites.