Coti-Chiavari : la polémique se poursuit autour de la démolition de trois maisons

La cour d'appel de Bastia a ordonné la démolition de trois maisons situées sur le domaine de Saparella à Coti-Chiavari. Depuis, une pétition de soutien aux propriétaires a été lancée. De leur côté, les associations de défense de l’environnement, à l’origine du recours en justice, maintiennent leur position.

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Un nouvel épisode d’un feuilleton vieux de dix ans.

Depuis l’arrêt de la cour d’appel de Bastia, rendu en septembre dernier, qui ordonne la destruction de trois maisons sur le domaine de Saparella à Coti-Chiavari, la polémique enfle sur les réseaux sociaux.

La décision de Justice suscite l’indignation de certains, au point qu’une pétition de soutien aux propriétaires, "Non à la destruction des maisons de la famille Peretti à Coti Chjavari", a été lancée le 17 octobre. Le même jour, dans un communiqué, le Partitu di a Nazione Corsa a déclaré être "aux côtés de la Famille Peretti dont le combat symbolise dramatiquement une lutte pour la vie, voire la survie des Corses sur leur terre".

Une pétition à 4 000 signatures

À ce jour, la pétition a recueilli plus de 4 000 signatures. Parmi les signataires, des chefs d’entreprise de la microrégion, des élus comme le maire de Peri Xavier Lacombe ou d’Eccica Suarella Pierre Poli, ou encore des personnalités telles que l’ancien footballeur Pascal Olmeta. 

Ils fustigent une décision qui condamne la famille Peretti "à détruire la maison où elle vit, celle habitée par la mère de Julien - le chef de famille - handicapée à 80 %, et enfin la troisième qui abrite le frère de Julien. Ces maisons apparaissent sur le cadastre Napoléon depuis la moitié du XIXe siècle. Julien Peretti a remonté ces ruines obtenant un permis de construire avalisé en 2011, en l’absence de PLU et de PADDUC par deux préfets successifs."

Situé à une trentaine de minutes d’Ajaccio, le domaine Saparella a été créé il y a plus d’une dizaine d’années. Le site est connu pour organiser des évènements et abrite, notamment, un restaurant.

La famille Peretti doit pouvoir continuer à vivre là où ses ancêtres ont posé les premières pierres

Pétition de soutien

"Pendant dix ans, la famille Peretti a été littéralement persécutée par les associations plaignantes (Ndlr : U Levante et le Garde) qui ont fini par obtenir gain de cause à Bastia présentant des arguments pour certains erronés et d’autres faux que la Cour ne s’est pas donné la peine de vérifier", affirme le texte de la pétition.

Et d’ajouter : "Nous nous indignons de ce qu’à deux reprises la justice aveugle a décidé la destruction de maisons d’habitation et d’un outil de travail sans même venir sur place pour juger de la réalité des choses".

Pour les signataires de la pétition, "la famille Peretti doit pouvoir continuer à vivre là où ses ancêtres ont posé les premières pierres. Ils doivent profiter des maisons que la justice et les associations cherchent à détruire depuis déjà dix ans".

"Une campagne virulente et haineuse orchestrée sur les réseaux sociaux"

Face à ces accusations, les associations de défense de l’environnement répliquent. Dans un communiqué publié le 20 octobre dernier sur son site internet, U Levante dénonce "une campagne virulente et haineuse orchestrée sur les réseaux sociaux" à son encontre, faite  "d’informations orientées" et de "contrevérités grossières".

Point par point, l’association répond au texte de la pétition.

Ainsi, selon U Levante, "les demandes de permis de construire n’ont pas été déposées pour loger la famille Peretti.  En 2011, J. Peretti a déposé trois demandes de permis de construire, non pas pour trois maisons (une pour lui-même, une pour son frère, une pour sa mère) mais trois permis pour 8 maisons, toutes à but touristique".

Les associations de défense de l’environnement n’éprouvent aucun plaisir malsain à agir en justice.

U Levante

Si des permis de construire ont été accordés en 2011 par deux préfets successifs, l’association rappelle, jugements à l’appui, que "le Préfet Bouillon a été condamné pour faute par le Tribunal administratif pour avoir signé lui-même les trois permis illégaux le jour de son départ, malgré les avis défavorables de ses services". Et de souligner que "le Tribunal administratif a déclaré illégaux ces trois permis" le 26 novembre 2013.

Accusée par les signataires de la pétition de "persécuter" la famille Peretti, U Levante répond. "Contrairement à ce qu’écrivent certains commentateurs aveuglés par la haine, les associations de défense de l’environnement n’éprouvent aucun plaisir malsain à agir en justice aux fins de démolition de constructions illégales, et ne se réjouissent en aucun cas de la situation dans laquelle s’est placée la famille Peretti. Pour autant, s’il suffisait de passer en force pour construire où l’on veut, et au mépris des règles, ce qu’il reste de notre patrimoine naturel et paysager serait rapidement détruit. Nous ne pouvons nous y résoudre et agissons, en conscience, et quoi qu’il nous en coûte, pour tenter de l’empêcher."

Pourvoi en cassation

À la suite de l’arrêt de la cour d’appel, la famille Peretti a annoncé se pourvoir en cassation. Dans l’attente d’une nouvelle décision de Justice, "U Levante et le GARDE ne feront pas exécuter l’arrêt de la Cour d’appel de Bastia tant que celui-ci ne sera pas définitif", indique la première association.

Avant de conclure : "Dans l’intervalle, nous invitons chacun à davantage de sérénité. Les associations U Levante et le GARDE sont, comme toujours, ouvertes au débat démocratique, mais n’accepteront ni les intimidations ni les invectives".

L’arrêt de la cour de cassation concernant ce dossier devrait être rendu d’ici un an.

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