Alors que l’épidémie regagne du terrain un peu partout, notamment à cause du variant Delta, les touristes continuent d’affluer en Corse. Si le contrôle du pass sanitaire est systématique au moment d’embarquer pour l’île, il est en revanche aléatoire au débarquement. Reportage ce week-end à Ajaccio.
À voir le monde descendre des passerelles des avions sur le tarmac de l’aéroport d’Ajaccio ce samedi 10 juillet, pas de doute, l’été est bien lancé.
Ce jour-là, il y a foule dans l’aérogare Napoléon Bonaparte. Pourtant, les contrôles du pass sanitaire des passagers à l’arrivée se font rares. Idem au port de commerce, quelques kilomètres plus loin, où le ferry venu de Toulon déverse un flot ininterrompu de voitures.
Si toutes les voyageurs interviewés par nos soins ce samedi, dans ces deux endroits, indiquent n'avoir présenté ni passeport vaccinal ni tests PCR ou antigéniques aux autorités à leur arrivée à Ajaccio, la raison est simple : lors du débarquement dans l'île, les contrôles ne sont pas systématiques. En revanche, ils le sont au moment de l’embarquement à destination de la Corse.
"On n’est pas du tout sur un dispositif de contrôle systématique pour les arrivées dans l’île, y compris en ce week-end de début de vacances, confirme Didier Mamis, secrétaire général aux affaires corses à la préfecture. Le dispositif est basé sur des contrôles qui sont eux exhaustifs au moment de l’embarquement. Ils sont réalisés par les compagnies aériennes et maritimes qui sont bien rôdées : à l’embarquement, les personnes qui n’ont pas leur pass sanitaire à jour ne sont pas acceptées à bord."
Contrôles sur la passerelle
Ce week-end, dans la cité impériale, on a pu constater ce mode aléatoire. Samedi, c'était plutôt calme. En témoignent les dires de ces voyageurs :
"Je n’ai pas été contrôlée à mon arrivée à Ajaccio, confie cette vacancière. Cependant, je l’ai été au moment d’embarquer pour venir."
Même son de cloche chez ce touriste, tout juste sorti du bateau au volant de sa voiture : "En débarquant à Ajaccio, nous n’avons pas été contrôlés mais nous l’avons été à Toulon en montant à bord."
Ce dimanche 11 juillet, en revanche, la donne était un peu différente de celle de la veille.
Si, en début d’après-midi, il ne fallait toujours pas montrer patte blanche à la descente du bateau, ce n’était pas le cas pour ceux qui posaient le pied à Campo dell’Oro. Là, les contrôles étaient aléatoires selon les vols.
"À notre arrivée, sur la passerelle de l’avion, la police nous a demandé de présenter notre QR code vaccination", explique ce voyageur en provenance de Lille. "On a dû montrer nos documents au départ et à l’arrivée à Ajaccio", affirme cette touriste descendue de l'avion de Strasbourg.
Dans le même temps, les passagers en provenance de Paris n’ont, eux, pas croisé la police aux frontières. "On a juste présenté notre pass à la compagnie à Orly", précise ce voyageur âgé d’une vingtaine d’années.
"Les consignes sont bien respectées"
En ayant opté pour ce dispositif de contrôle aléatoire à l’arrivée, les autorités montrent aussi qu’elles travaillent en confiance avec les compagnies aériennes et maritimes qui assurent les liaisons avec la Corse.
"Le nombre de personnes pas en règle est extrêmement faible, souligne Didier Mamis. Quand on a des informations de passagers qui disent ne pas avoir été contrôlés au départ, on recadre immédiatement la compagnie en question. Mais cela reste très limité. Ce qui montre bien que les consignes sont bien connues et bien respectées par celles-ci. D’ailleurs, ce week-end, sur l’ensemble des passagers contrôlés, seuls deux n’étaient pas en règle."
Ce n’est pas seulement les contrôles à l’arrivée qui doivent être plus performants, mais aussi le comportement de chacun.
Concernant les récents clusters apparus en Balagne, notre interlocuteur rappelle que le virus "était déjà présent dans l'île" : "dans ce cas-là, poursuit-il, ce n’est pas directement lié à des personnes arrivées par bateau ou par avion en amenant le virus. Ce n’est pas seulement les contrôles à l’arrivée qui doivent être plus performants, mais aussi le comportement de chacun ; en l’occurrence, pour les manifestations festives et autres rassemblements. Cela doit donc nous amener à encore plus respecter les gestes barrières et à avoir recours de façon plus massive à la vaccination."
Face à la recrudescence de l’épidémie et à la progression du variant Delta - présent en Corse -, les autorités ne s’interdisent pas de renforcer le dispositif si nécessaire. "Si on constate qu’il y a du relâchement et que des signalements nous montrent que ces contrôles ne sont plus exhaustifs et faits de manière rigoureuse, bien entendu qu’on le fera", assure Didier Mamis.