Alors que les touristes affluent pour la saison estivale, le calcul du taux d'incidence comporte une faille : un touriste testé positif en Corse est répertorié dans son lieu de domicile habituel.
Quand une personne est testée positive au Covid-19, elle est rattachée à son lieu de résidence principale, dans la base de données de la plateforme SI-DEP (Système d'Informations de Dépistage), pas à son lieu de vacances.
Le taux d'incidence - nombre de nouveaux cas pour 100 000 habitants - est calculé en fonction des données enregistrées sur la plateforme SI-DEP. Ainsi, cet indicateur souvent utilisé en cette période de crise sanitaire ne prend pas en compte les allers et venues des touristes durant la période estivale.
Un taux d'incidence sous-estimé en Corse ?
On peut alors se demander si le taux d'incidence corse n'est pas sous-estimé dans une région aussi touristique que l'île de beauté, particulièrement prisée cette année par les vacanciers.
En Corse, le taux d'incidence atteignait le 18 juillet dernier 317,7 nouveaux cas pour 100 000 habitants en Haute Corse - 2ème département le plus touché en France métropolitaine - et 57,9 nouveaux cas pour 100 000 habitants en Corse du Sud, au 18 juillet). Des chiffres qui, pour la Haute-Corse, dépassent déjà le seuil d’alerte fixé par le gouvernement : 200 cas pour 100 000 habitants.
Covid-19: le taux d'incidence en Balagne dépasse les 1000 cas pour 100.000 habitants, 5 fois au-dessus du seuil d'alerte
— France 3 Corse (@FTViaStella) July 16, 2021
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Les personnes testées en Corse restent majoritairement des Corses
Contactée, l'agence nationale Santé publique France nous répond que "la circulation virale chez les touristes présents sur l’ile est probablement beaucoup plus faible que celle observée chez les résidents étant donné qu’ils doivent pour partie se faire dépister avant de venir".
Et d'autres chiffres le montrent : depuis le 21 juin et jusqu’à la semaine dernière, "environ 35 % des tests réalisés sur l’île concernaient des non-résidents, 60 % des résidents corses, et 5 % des personnes n’ayant pas de lieu de résidence renseigné", précise Santé Publique France.
Un calcul plus représentatif impossible
Mais pourquoi ne pas tout simplement faire la distinction entre l’adresse de résidence principale et l’adresse de vacances sur l plateforme SI-DEP ?
Santé Publique France nous répond que "par définition, le taux d’incidence correspond au nombre de nouveaux cas rapporté à la population sur un territoire pendant une période donnée. Or, il est impossible de savoir combien de personnes se trouvent sur l’île pendant une période précise, qu’elles soient résidentes ou non. De ce fait, il n’est pas possible de le corriger en y ajoutant les non-résidents testés positifs au numérateur, car il faudrait alors ajouter au dénominateur le nombre de non-résidents présents sur l’île".
L'agence rappelle que le taux d’incidence est un indicateur qui doit, comme les autres indicateurs, "être utilisé en lien avec les autres indicateurs, afin d’avoir une vision la plus juste possible de la circulation".