Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé, lundi 19 avril, être favorable à un déconfinement "territoire par territoire", au regard des différentes situations épidémiques en France. La Corse pourrait profiter de cette décision pour lever des restrictions dans les prochaines semaines.
L'annonce a fait beaucoup réagir. Dans un entretien accordé au journal Le Télégramme, lundi 19 avril, le ministre de la Santé, Olivier Véran, s'est dit favorable à un déconfinement territorialisé.
"Je suis ouvert à l’idée d’une approche territoire par territoire dans la levée des mesures de freinage, comme j’y étais favorable lors de leur mise en place. Lorsqu’on envisage de lever un certain nombre de contraintes, il faut regarder la situation épidémique dans chaque territoire, la situation hospitalière et, de façon générale, le niveau de saturation des hôpitaux en France", a-t-il expliqué.
Le ministre de la Santé a également évoqué "une décroissance de l’épidémie" depuis cinq jours au niveau national : "On était monté à 40 000, on est aujourd’hui aux alentours de 33 000 cas chaque jour en moyenne. Mais cette diminution reste fragile."
Vers une réouverture des commerces mi-mai ?
En Corse, l'idée d'un déconfinement territoire par territoire trouve son public. La situation sanitaire, moins critique que dans d'autres territoires, permettrait la levée de certaines restrictions dans un délai relativement rapide.
Je ne pense pas que ce soit au musée Fesch d'Ajaccio qu'il y ait le plus de monde.
Sur l'île, ce déconfinement impliquerait le retour des enfants dans les crèches et les écoles dès lundi, un déconfinement le 3 mai et surtout la réouverture des musées, cinémas et commerces à la mi-mai.
Une feuille de route qui se tient pour Jean-Paul Carrolaggi, médecin généraliste à Ajaccio : "D'après les informations données, je ne pense pas que la réouverture des terrasses et des musées soit la principale cause de contamination. On ne va pas se voiler la face : aujourd'hui il y a des soirées un peu partout. Les jeunes ont de plus en plus tendance à se déconfiner. Je ne pense pas que ce soit au musée Fesch d'Ajaccio qu'il y ait le plus de monde", accorde-t-il.
En Corse, plusieurs facteurs plaident pour un allègement des restrictions sanitaires :
- Près de 26 % de la population de l'île a reçu au moins une première dose de vaccin, contre près de 19 % sur le continent ;
- Le taux d'incidence, en Corse, est le plus bas de toute la France avec 165,7 cas positifs pour 100 000 habitants. La moyenne nationale étant de 337,1.
Une tension hospitalière encore importante
Seul point noir et de taille : la tension hospitalière, notamment en service de réanimation. Depuis le début de la troisième vague du Covid-19, elle reste relativement forte.
"Pour l'instant, il n'y a pas de baisse des hospitalisations. Nous avons un taux de positivité de 4 % en moyenne sur la Haute-Corse et la Corse-du-Sud d'après les chiffres communiqués hier. Nous sommes plutôt sur un plateau. Il n'y a pas de véritable amorce pour l'instant sur l'île. Mais la situation peut changer au jour le jour", détaille Laurent Carlini, médecin urgentiste.
Des prochains jours déterminants, donc, avant une probable prise de parole d'Emmanuel Macron, la semaine prochaine.
Ce mardi 20 avril, encore 17 personnes étaient admises dans les services de réanimation des hôpitaux de l'île. Les prochains jours et l'évolution de l'épidémie devraient donc être déterminants, avant une probable prise de parole d'Emmanuel Macron, la semaine prochaine.