En 2018, il n'y aura pas assez de place pour stocker les déchets. Les promesses d’un nouveau lieu d'enfouissement ne seront pas tenues. Plus grave, il y aurait un projet d'extension sur le site de Viggianello porté par le Syvadec, la Collectivité et l'État. Les élus locaux s’y opposent.
C'était la réunion du conseil communautaire du Syvadec ce jeudi matin, sans quorum, cela se transforme en réunion de bureaux. Aucune caméra n’était acceptée.
Le syndicat gestionnaire du traitement des déchets est à la recherche de solution pour enfouir les poubelles, mais à la sortie personne ne veut en parler. « Le Syvadec a décidé de ne pas communiquer », lance François Tatti, président du Syvadec.
Pourtant, d'après un document, le site de Viggianello, géré par le Syvadec, a fait l'objet d'un avis le 14 février pour « extension ou surélévation ». Avis obligatoire, donné ici par les services de l'architecte des bâtiments de France, qui prouve qu'une procédure est bien lancée pour un projet que les élus du Sartenais Valinco n'ont même pas validé.
« C’est inacceptable »
Ils ont d'ailleurs voté contre en bureau du 8 mars dernier. « C’est un vote de colère parce qu’on a l’impression que ça fait des années que l’on est solidaire de l’ensemble de la Corse. Ca fait des années que l’on est responsable, que l’on accepte qu’il y ait plus de tonnages qui rentrent chez nous. L’an dernier, on a enfoui plus de 100 000 tonnes, avec tous les désagréments que ça apporte, notamment pour les riverains.
Et aujourd’hui, l’engagement que tout le monde a pris, non seulement, ils reviennent dessus, mais on nous demande d’aller encore plus loin. Aujourd’hui pour nous c’est inacceptable », s’insurge, Anne Labertrandie Vice-présidente de la Communauté de Communes du Sartenais Valinco.
Extension de 200 000 tonnes
Ces élus parlent d'une extension de 200 000 tonnes pour un site qui a déjà accepté depuis trois ans les déchets de toute la Corse quand les autres décharges fermaient.
Si le Syvadec ne veut pas répondre, l'office de l'environnement non plus et l'État à peine. « Nous travaillons avec nos partenaires de la Collectivité de Corse et du Syvadec et des autres élus concernés pour essayer de sortir d’une crise des déchets. Et je ne souhaite pas m’exprimer sur ce sujet aujourd’hui », indique Brigitte Dubeuf, chargée de mission auprès du Préfet de Région.
Mais entre-temps, le 12 avril, la communauté de communes n'acceptera plus de déchets, hormis ceux de son territoire. Les capacités de stockage pour 2018 n'atteignent pas les 80 000 tonnes. L'année dernière 170 000 tonnes ont été nécessaires.