Alors que la crise des déchets continue avec l'amoncellement des poubelles dans les rues, la création d'un site de Giuncaggio (Haute-Corse), un projet privé, est étudié depuis 24 mois. Une perspective qui inquiète les habitants de la commune.
Le projet est censé s'ancrer dans une vallée verte à huit kilomètres à l'arrière d'Aleria, une zone à l'habitant dispersé. Mais les habitants ne comprennent pas le choix fait, dans une zone connue pour ses glissements de terrain."Les routes sont toujours déformées et à un kilomètre en aval, un agriculteur a été exproprié sur 16 hectares parce que le terrain a glissé. SI les casiers se fissurent, où vont aller les déchets ? Directement dans le fleuve Tavignano, où en aval, se trouve un captage d'eau potable" s'inquiète Antoine Lota, un riverain de Giuncaggio.
Les habitants sont d'autant plus inquiets que les risques évoqués ne seraient pas retenus par les administrations d'Etat, qui accompagnent le projet depuis plusieurs mois. Le terrain, propriété d'un industriel du BTP, est une autre source d'inquiétude. L'espace est classé en zone agricole.
"On est ESA, c'est-à-dire espace stratégique agricole sanctuarisé dans le PADDUC, qui prévoyait que les terres agricoles devaient le rester. Donc là, il faudrait déclasser la terre agricole et la classer zone d'activité, ce qui paraît improbable puisqu'elle est, en 2016, primée sur l'activité agricole. Et en plus, on est sur une zone Natura 2000" explique Milou Mariani, éleveur d'ânes.
Le futur site pourrait accueillir 70 000 tonnes de déchets ménagers par an et 100 000 tonnes de terres amiantifères.