Déjà reportée une première fois en avril, la réunion entre les élus insulaires et le Gouvernement qui devait se dérouler cette semaine à Paris a une nouvelle fois été ajournée. Ce mercredi, le président de l'Exécutif de Corse a réagi via un communiqué.
Après le nouveau report de la réunion de travail sur l'autonomie de l'île qui devait se tenir cette semaine à Paris entre les élus corses et le Gouvernement, Gilles Simeoni s'est exprimé dans un communiqué de presse ce mercredi soir.
Tout en soulignant que la première rencontre - initialement programmée le 8 avril dernier - avait "été reportée à l’initiative du Gouvernement", le président du Conseil exécutif de Corse a évoqué le contexte actuel marqué par le remaniement ministériel et les futures élections Législatives :
"En ce qui concerne le calendrier, écrit-il, l’engagement du processus reste suspendu à la désignation du nouveau Gouvernement. Y compris lorsque cette désignation sera intervenue, l’ouverture de la période de réserve et la campagne des législatives risquent de conduire Paris à proposer une date début juillet, pour un début effectif du processus en septembre. Un tel calendrier s’assimilerait à un enlisement de la démarche. Il est donc indispensable que la première réunion soit fixée dans les jours à venir."
Pour rappel, l'ouverture d'un processus de négociation autour de l'avenir institutionnel de l'île avait été acté par écrit et cosigné le 18 mars dernier par Gilles Simeoni et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lors de sa venue en Corse.
"Signes publics clairs"
Dans ce communiqué, Gilles Simeoni fait également référence aux derniers événements survenus dans l'île : "interpellations musclées d’agriculteurs ou de lycéens et d’étudiants ; appel suspensif formé pour la troisième fois contre la décision des juges du Tribunal spécialisé de Paris d’accorder à Pierre Alessandri un régime de semi-liberté…"
Le président de l'Exécutif y voit là "des risques de retour à la logique de tension et au blocage politique [qui] sont patents". "Nous ne voulons pas de cette perspective", précise-t-il avant de conclure son propos :
"Il est du devoir de tous, à Paris comme dans l’île, de travailler, par le dialogue, à la définition et à la mise en oeuvre de cette solution politique globale – laquelle inclut la vérité et la justice pour Yvan Colonna. Le Conseil exécutif de Corse demande donc que des signes publics clairs soient donnés, au plus haut niveau de l’Etat, pour réaffirmer la volonté politique de Paris de donner au processus de négociation annoncé toute sa dimension."
Reste à savoir quand et si cette première réunion de travail pourra trouver sa place dans le calendrier politique.