L'Assemblée Nationale a approuvé en février un projet de réforme visant à fusionner la Collectivité Territoriale et les deux Conseils départementaux. C'est la fin de la bidépartementalisation. Les deux départements avaient été créés en Corse par la loi du 15 mai 1975.
Maître Chailley Pompey, avocat de profession, s'était battu pour la création des deux départements en 1975...il est bien décidé à repartir en guerre aujourd'hui contre la disparition des départements ....
Depuis 1975, la Corse est coupée en deux: Corse-du-Sud, Haute-Corse. Ce n'est pas la première fois...en 1793, l'île est divisée en deux départements. Le Liamone au Sud fidèle au gouvernement révolutionnaire, le Golu au Nord, en pleine insurrection. Mais en 1811 un décret de Napoléon Bonaparte instaure un département unique.
Au début des années 70, Me Chailley-Pompey plaide pour la bidépartementalisation avec lui le maire de Bastia Jean Zuccarelli. François Giacobbi du Mouvement des Radicaux de Gauche, président du Conseil général unique est contre. Le député MRG de Corse i du Sud Nicolas Alfons, lui aussi est contre.
En août 1975, Edmond Simeoni investit la cave d'Aleria. C'est le premier retentissement de la revendication autonomiste... Ce sont aussi les premières années du Conseil Régional auquel personne ne semble s'intéresser. Entre temps Pierre Messmer puis le ministre de l'Interieur Michel Poniatowski ont dit oui à la bidépartementalisation. Jean-Paul de Rocca Serra est le premier président du conseil général de Corse du Sud . François Giacobbi celui de Haute-Corse.
Officiellement, le but est de mieux administrer et mieux répartir les moyens. Il s'agit aussi de donner un territoire à la droite. Autre objectif: contrer la montée de l'autonomisme. Pour le gouvernement cette bidépartementalisation est aussi une démarche visant à casser les revendications régionalistes... qui demandent la disparition des conseils généraux.
Quelques mois seulement après la bidépartementalisation, le FLNC est créé...la violence clandestine et l'arrivée de la gauche débouchent sur un statut particulier en 1982.
Le dossier de Marie-Françoise Stefani :