Dossier – En Sardaigne, tout se trie et se recycle 

Avec un taux de tri qui dépasse les 60 %, la Sardaigne est en tête des régions italiennes pour le recyclage. Pour le traitement, elle compte une trentaine de sites dont deux incinérateurs. Il coûte, chaque année, 17 millions d’euros à la ville d’Olbia et ses 70 000 habitants. 

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Le compost est un des sujets préférés de Salvatore Azzana. Le directeur technique de la plateforme déchets repère, dans les cuves de décomposition, les possibilités d'améliorer ce matériau. « Là, il reste des plastiques, mais ils sont biodégradables et puis en phase d'affinage. Avec la grille, on les retire du compost », précise-t-il. 

À Olbia, en 2008, les collectes sélectives ont commencé par les biodéchets. En Sardaigne, c'est aujourd'hui la première filière de tri en volume : 216 000 tonnes sur les 733 000 tonnes de collecte globale. 

Dans les ateliers de compost, l'ambiance semble renvoyer au XIXe siècle, pourtant l’industrie est en pleine transition. Dans deux ans, une usine anaérobie ouvrira ses portes. « Il y aura un process complètement clos avec moins d'odeurs et de poussières dans l'atmosphère. On produira aussi du biogaz qui sera distribué sur la zone industrielle », complète Salvatore Azzana, directeur technique de la plateforme déchets. 
 

Vente des matériaux triés


Pour le recyclage et la mise en décharge, un consortium public est à l’œuvre. Il faut collecter les ordures des 120 000 habitants d'Olbia et des communes alentours, un chiffre huit fois plus important les deux mois d'été. Papier, carton, plastique et autres déchets solides sont vérifiés, sur-triés, compactés. Le consortium facture aux collectivités locales, mais il vend aussi les matériaux à des prix qui varient en fonction du tri. 

Une tonne de plastique mélangé représente 200 euros, mais cela peut être beaucoup plus. « Si on faisait une sélection et un regroupement par couleur, on pourrait le vendre 800 euros la tonne. Mais les tarifs évoluent tous les trois mois avec le marché du pétrole », explique Alessandro Amicuzi, chef d'équipe. 
 

Les volumes ne le justifient pas : en Sardaigne, il n’y a aucune filière industrielle de recyclage. Sauf le compost, les matériaux triés sont expédiés sur le continent. Deux incinérateurs traitent 13 % des déchets du sud de l'île. Et l'innovation est en marche à chaque étape. 
 

« Trouver un environnement propre »


En attendant, Olbia fait ses comptes. « Si on réfléchit au coût total ça fait 17 millions d’euros et 100 000 euros par an, c'est beaucoup pour une ville comme la nôtre. C'est presque 10 % de notre budget, mais c'est nécessaire. Aller en ville et trouver un environnement propre, c'est vraiment une bonne chose », estime Settimo Nizzi, maire de la commune. 

12 millions d’euros sont consacrés à la collecte, cinq millions d’euros au traitement et la mise en décharge résiduelle. Un total de 17 millions d’euros. À comparer avec les 23 millions d’euros que coûte le service des déchets à la communauté de communes du pays ajaccien dont le territoire est un peu moins grand, la population comparable, tout comme la pression touristique. 

 
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