Les douanes constatent une structuration du trafic de drogue en Corse. C'est l'un des aspects du bilan dressé lundi par la direction régionale des Douanes, après la saisie record de près de trois kilos d'héroïne brune à l'aéroport d'Ajaccio et de 16,5 kilos de cannabis à Bastia.
La Corse s’est longtemps crue à l’abri du trafic de drogue, mais depuis quelques années l’importation et la consommation de produits stupéfiants a pris de l’ampleur.
C'est le bilan dressé lundi matin par Jean-Philippe Vigot, directeur régional des Douanes, après la saisie de trois kilos d'héroïne brune en novembre 2017 à l'aéroport d'Ajaccio, pour une valeur estimée à la revente de 157 000 euros.
"C'est un indicateur car le mois de novembre est complètement décorrélé de toute activité touristique saisonnière. Cela atteste bien du fait qu'il y a des consommateurs établis tout au long de l'année en Corse et qui ont besoin de ce produit".
Des réseaux de drogue structurés
Autre constat, la structuration des réseaux. Ce qui était encore il y a quelques années un trafic "fourmis", d'approvisionnement "au coup par coup" est devenu un trafic organisé, selon Quentin Savignac, responsable des unités de surveillance douanières (Corse du Sud).
"Une saisie de 3 kilos d'héroïne, cela veut dire qu'il y a des groupes qui ont la capacité financière d'acheter une telle quantité de produit". Le prix d'un kilo d'héroïne se négocie autour des 18 000 euros selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).
"Ce sont des groupes qui se sont structurés pour répondre à ce besoin et qui sont capables aujourd'hui d'emmener de grosses quantités".
Le 4 avril, 16,5 kilos de cannabis et 538 grammes de cocaïne ont été saisis sur le port de Bastia, pour une valeur marchande d'environ 195 000 euros.
En 2017, 112 kilos d'herbe et de résine de cannabis, 23,6 kilos de cocaïne et 3,34 kilos d'héroïne ont été saisis en Corse, principalement en provenance de Paris, de la région PACA, ainsi que des Pays-Bas et de l'Espagne.