La tête de liste Les Républicains aux élections européennes, François-Xavier Bellamy était en Corse, mercredi 1er mai. Il a accordé un entretien à France 3 Corse ViaStella.
François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains à l’élection européenne, était en Corse mercredi 1er mai. Pour l’heure selon les sondages, il est crédité entre 6.5 et 8 % des intentions de vote lors du scrutin du 9 juin prochain. Il répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.
Au vu des sondages, êtes-vous inquiets pour le futur scrutin du 9 juin ?
Non, je crois que les Français vont bientôt entrer dans cette campagne pour l’élection européenne et qu’au moment où ils regarderont cette élection, ils verront que les vrais enjeux ne sont pas ceux que l’on voudrait leur imposer. Le vrai sujet ce n’est pas de refaire le second tour de l’élection présidentielle entre Monsieur Macron et Madame Le Pen.
Le vrai sujet est de faire en sorte que demain, au Parlement européen, les Français soient représentés par des élus qui travaillent, qui obtiennent des résultats, qui mènent des batailles, pour pouvoir faire en sorte de retrouver notre pouvoir d’achat, de faire baisser nos factures, notamment d’électricité, retrouver nos frontières et la maîtrise de notre immigration, faire en sorte que nous puissions garantir la sécurité, la protection de notre continent, trouver les moyens de renforcer notre système de santé qui est aujourd’hui à bout de souffle.
Nous portons tous ces sujets. Et je suis certain que les Français sauront le regarder quand ils se pencheront sur le vote qu’ils doivent faire le 9 juin.
Vos axes de campagne paraissent assez clairs avec une deuxième de liste agricultrice, un troisième ancien commandant des forces spéciales. Sécurité et agriculture, ce sont deux points importants ?
Ce sont deux points fondamentaux. Et derrière la question de l’agriculture, il y a la question de tous ces Français qui travaillent et qui ont du mal à s’en sortir, à joindre les deux bouts.
Je crois qu’il faut retrouver la valeur du travail. La droite, ce sont des choses très simples. C’est croire que le travail, c’est ce qui nous libère, ce qui nous permet de grandir, ce qui nous permet d’apporter notre contribution à la vie de la société. Il faut que le travail soit mieux rémunéré, qu’on libère ceux qui bossent, qu’on les laisse travailler. Il faut qu’on protège aussi le pouvoir d’achat et je pense à ceux en particulier qui ont travaillé toute leur vie, les retraités.
On voit bien que la France est en train de s’enliser dans le dérapage budgétaire et à cette question le gouvernement répond : il faut augmenter les dépenses de l’État, il faut augmenter les recettes publiques, donc augmenter les impôts. Nous, nous disons le contraire. Si le gouvernement veut augmenter les impôts, il nous trouvera sur sa route. Et nous sommes les seuls aujourd’hui à dire, qu’au contraire, il faut faire baisser le poids de la fiscalité qui écrase notre pays.
Y aura-t-il des Corses sur votre liste, si oui, à quelle place ?
Oui, bien sûr, la Corse fait partie évidemment des priorités pour nous. J’y ai passé beaucoup de temps au cours de ce mandat en venant plusieurs fois sur l’île, en travaillant pour faire passer les sujets corses au Parlement européen. Il y aura au moins un représentant de la Corse sur la liste, peut-être plusieurs, on est en train d’y travailler. Mais au moins un représentant de la Corse, c’est une certitude absolue.
Il ne sera pas forcément éligible, mais lorsqu’on fait une liste, on fait une équipe qui dure dans le temps et c’est à ça que l’on travaille aujourd’hui.
Une dernière question sur la Corse. Il y a des discussions sur un statut futur, peut-être une autonomie, vous n’êtes pas favorable à un pouvoir législatif direct sans passer par le Parlement national, est-ce que dans ce cas, sera toujours l’autonomie ?
Je crois, et c’est absolument essentiel, qu’il faut qu’on adapte la manière dont la loi s’applique à la singularité des spécificités du territoire corse. L’insularité, la particularité de la Corse fait qu’on doit pouvoir faire en sorte que les élus de ce territoire puissent avoir une marge pour décider de la manière de mettre en œuvre des lois nationales.
Il faut qu’ils puissent aussi proposer les textes. Et on y est favorables, proposer des textes qui demain pourraient devenir une réalité légale. Mais ça ne doit pas se faire sans le Parlement, parce que nous ne croyons pas un instant que la Corse ait quoi que ce soit à gagner à être séparée de la France.
Il y aura le Conseil d'État, le Conseil constitutionnel, comme garde-fous, ce n’est pas vraiment une séparation stricto sensu...
Nous nous continuons de dire que la loi doit se faire au Parlement. Et l’unité de notre pays se fait dans le fait que la loi soit votée au Parlement. Ça n’est pas de défendre moins la Corse que de croire que pour être vraiment elle-même, elle doit aussi rester arrimée à cette unité nationale française. Comme ça n’est pas être moins européen que de croire que la France doit rester souveraine en Europe.
Au fond, c’est le même combat. Moi, je dis aujourd’hui que ceux qui parlent en permanence de ces réformes institutionnelles, le font aussi pour dissimuler leur incapacité à résoudre les problèmes des Corses. Moi ce que j’entends quand je parle avec les Corses, leur grand sujet, c’est comment les enfants vont-ils pouvoir se loger au pays, comment ils vont pouvoir rester sur l’île.
Ce que j’entends, c’est comment on trouve du développement économique pour offrir des perspectives à notre territoire, comment on résout le problème de la santé. Il y a des inquiétudes immenses sur le système de santé en Corse. La question de la gestion de l’eau, des transports et donc de l’attractivité touristique, c’est ça les questions qui intéressent les Corses. Et ceux qui voudraient que le débat soit entièrement saturé par ces questions d’indépendance, je crois, ne répondent pas à ce qu’attendent les Corses aujourd’hui.
L'entretien réalisé par Jean-André Marchiani et Océane Da Cunha :