Le Partitu di a Nazione Corsa, par la voix de son secrétaire général Pascal Zagnoli, a appelé ce lundi 1er juillet à faire barrage au Rassemblement National pour le second tour des élections législatives. Le parti autonomiste a par ailleurs annoncé qu'il apportait son soutien aux quatre députés sortants : les trois élus nationalistes, mais aussi le candidat de droite Laurent Marcangeli.
France 3 Corse ViaStella : Les quatre députés sortants se retrouvent en duel soit avec le Rassemblement National, soit avec François-Xavier Ceccoli dans la deuxième circonscription de Haute-Corse. Quelle est la position du Partitu di a Nazione Corsa pour ce second tour ?
Pascal Zagnoli : Le PNC prend acte des résultats d'hier soir, de la vague d'ampleur des candidats du Rassemblement national. Certains la prédisaient, mais pas en de pareilles circonstances. Aujourd'hui, nous considérons qu'il n'est plus temps pour les logiques de querelles de partis et d’appareils. Je pense que les Corses ont trop souffert et surtout qu'ils n'en ont que faire.
En patriotes et en nationalistes, mais aussi en responsables publics et politiques, nous voulons dire que considérant la situation européenne, française mais également corse, il nous appartient de prendre nos responsabilités et de dire en notre âme et conscience que nous soutenons publiquement les trois députés nationalistes sortants. Mais également Laurent Marcangeli, député sortant de la première circonscription de Corse-du-Sud. Ils ont été les quatre grands artisans du processus d'autonomie qui, nous l'espérons, redémarrera au sortir de ces élections législatives.
En tout état de cause, pas une seule voix ne doit aller au Rassemblement National. Les Corses doivent entendre ce message dès dimanche prochain. Les consignes sont très claires, il faut qu'il y ait un bloc central qui rassemble les nationalistes, les progressistes, les personnalités de droite, de gauche pour faire un front commun qui barre la route à l'extrême droite, qui a toujours été l'ennemi de la Corse et de son peuple.
Vous apportez donc votre soutien aux trois députés nationalistes sortants, dont Jean-Félix Acquaviva qui est en duel face à François-Xavier Ceccoli. On dit pourtant que le PNC avait apporté son soutien au candidat de droite.
Aujourd'hui, le secrétaire national du PNC vous dit publiquement que le parti soutient l'ensemble des députés sortants. Aujourd'hui, l'heure n'est plus aux querelles. Nous laissons de côté les divisions, nous laissons de côté sans rien oublier des stratégies de 2021 qui, de notre point de vue, sont pour beaucoup dans la situation politique actuelle.
Mais pour dimanche, la consigne est claire : faire réélire les quatre députés sortants. Ensuite, il faudra néanmoins poser la question de l'aggiornamento du mouvement nationaliste. Il faudra nécessairement se trouver autour d'une table tous ensemble.
À terme, c'est la disparition programmée de la Corse et de son peuple qui est en jeu, notamment avec le Rassemblement National qui en parachutant des émissaires qui ont été galvanisés par les scores que nous avons pu observer hier soir, met en œuvre pas à pas son programme déjà voulu par Jean-Marie Le Pen il y a 50 ans.
La décision concernant la deuxième circonscription de Haute-Corse a-t-elle été prise avant la décision de Sylvie Jouart de se retirer de la bataille des législatives ?
Aujourd’hui, nous prenons acte d'une situation politique globale, d'un score inédit pour le Rassemblement National qui a une idéologie mortifère.
En patriotes, en notre âme et conscience, nous disons tout simplement que dimanche, il y a qu'un seul choix, celui de la continuité, celui des députés qui seront les plus à même de défendre les Corses dès la mi-juillet dans l'hémicycle du Palais Bourbon. Et ce sont les quatre sortants.
Pas la moindre place ne doit être cédée à l’extrême droite française.