Législatives 2024 : la candidate du Rassemblement national se désiste dans la 2e circonscription de Haute-Corse et soutient François-Xavier Ceccoli

L'annonce est tombée en fin d'après-midi : Sylvie Jouart-Fernandez, qualifiée pour le second tour des élections législatives dans la deuxième circonscription de Haute-Corse, se désiste en faveur de François-Xavier Ceccoli, candidat divers droite. Une décision actée par le bureau régional du Rassemblement national, et confirmée par les instances nationales.

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La triangulaire annoncée dans la deuxième circonscription de Haute-Corse n'aura pas lieu. Créditée de 25,42 % des suffrages, et arrivée en troisième position au premier tour, la candidate du Rassemblement national Sylvie Jouart-Fernandez se désiste au profit de François-Xavier Ceccoli, candidat divers droite et sans étiquette. Ce dernier bénéficie ainsi de son soutien - et de l'appel du parti à la flamme d'un report des voix vers sa candidature - pour le second tour face à Jean-Félix Acquaviva, le député sortant Femu a Corsica.

Une information confirmée ce lundi 1er juillet par le délégué régional du RN, François Filoni. Interrogée dans la matinée, Sylvie Jouart-Fernandez annonçait pourtant son intention de maintenir sa candidature, estimant alors n'avoir "aucun intérêt à [se] rapprocher" de François-Xavier Ceccoli. La décision a finalement été tranchée par le bureau régional, et validée par les instances nationales.

"Nous sommes obligés de faire un choix politique"

"Sylvie Jouart a fait une très belle élection, elle peut être fière d'elle, nous précise François Filoni. Aujourd'hui, il y a des enjeux qui sont nationaux : c'est savoir si Mélenchon sera Premier ministre ou Jordan Bardella. Je rappelle que le député Acquaviva a parrainé Mélenchon pendant la présidentielle. Et le Front populaire [alliance de partis de gauche, ndlr] appelle à faire barrage contre nous, comme le président de l'exécutif de Corse [Gilles Simeoni] qui est sorti de sa réserve."

Dans ce cadre, "nous disons qu’aujourd'hui, nous ne voulons pas rajouter des députés La France insoumise, ou qui se joindront à LFI. Donc nous retirons notre candidate, qui n'a pas démérité, et nous appelons à faire barrage contre le candidat que nous pensons LFI, Monsieur Acquaviva, et nous demandons à nos à nos électeurs de soutenir le candidat divers droite Monsieur Ceccoli", détaille François Filoni. Qui insiste : "Nous sommes obligés de faire un choix politique. Et ce choix politique, nous l'assumons, et nous soutenons Monsieur Ceccoli."

Le délégué régional du Rassemblement national précise qu'aucun accord n'a été passé avec le candidat divers droite, mais que "la démocratie a parlé. Il est largement devant [François-Xavier Ceccoli est arrivé en tête au premier tour avec 34,05 % des suffrages, ndlr] et donc à ce titre-là nous jouons le désistement républicain."

Pas d'accord, et pas de siège au sein du groupe RN

Contacté, François-Xavier Ceccoli indique avoir appris la nouvelle cet après-midi et ne pas avoir été contacté par le Rassemblement national auparavant. Le maire de San Giuliano prend acte de ce désistement, "leur candidate était troisième et il y a eu beaucoup de désistements. Je pense qu'aujourd'hui, il y a eu un manque de respect flagrant à l'égard des électeurs du Rassemblement national".

Un "manque de respect" qu'il constate à échelle nationale comme locale. Le candidat divers droite note dans ce cadre "les mots de Gilles Simeoni", qui a notamment vu dans la qualification des candidats du parti de Jordan Bardella sur l'île comme un "tremblement de terre".

S'il venait à être élu, le soir du 7 juillet prochain, François-Xavier Ceccoli l'affirme néanmoins : il ne siégera pas au sein du groupe du Rassemblement national, mais "tout simplement avec ma famille politique des Républicains. Et bien évidemment, je voterai en mon âme et conscience les textes de loi, du moment qu'ils sont bons pour la Corse et pour la France, et ce, qu'ils proviennent du RN, des LR, ou de Renaissance. Je l'ai déjà dit, et je le confirme."

"Les consciences doivent s'éveiller"

Le député sortant Jean-Félix Acquaviva estime de son côté que les consciences "doivent s'éveiller. Les consciences nationales, corses, que j'appelle à la mobilisation, puisqu'aujourd'hui la convergence nationale autour de ce que nous avons tous porté depuis des décennies est en jeu dans cette élection. On veut faire barrage à ce projet-là."

Au-delà, le député sortant appelle à la mobilisation, également, "des gens de gauche, de droite libérale et sociale, qui doivent être déstabilisés par ce qui se passe. Que le candidat divers droite soit élu avec les voix du Rassemblement national, pour ensuite porter ses suffrages dans un accord avec Jordan Bardella est lourd de sens pour la Corse, et pour la France aussi elle-même."

Des soutiens au candidat Acquaviva

Hélène Sanchez, candidate pour le Nouveau Front populaire pour ces élections législatives et créditée de 6,02 % dans la circonscription a de son côté signifié dès hier apporter son soutien au député sortant.

Si Core in Fronte n'a pas encore pris de position officielle. Mais le candidat Antoine Carli, crédité de 5,13 % des suffrages au premier tour, dénonce ce désistement au profit de la droite. Pour ce dernier, le message est clair : "Tout le monde connaît notre histoire et sait qui je suis. Je suis un militant de lutte de libération nationale. Core in Fronte est le digne héritier de 50 ans de lutte pour l'émancipation du peuple corse. En leur âme et conscience, les Corses qui se sont portés sur notre candidature sauront sûrement vers quoi ils doivent aller."

Enfin, troisième homme dans le canton lors des élections législatives de 2022, Lionel Mortini affiche clairement sa position : face au risque de voir triompher comme député un candidat soutenu par le Rassemblement national, le maire de Belgodère apporte son soutien au nationaliste Jean-Félix Acquaviva. "Je ne resterai pas les bras ballants. Même si je ne suis pas dans la majorité territoriale, je suis même plutôt contre, même si je ne suis pas avec le député Acquaviva, aujourd'hui, il y a quelque chose de nouveau."

Un soutien du Rassemblement national au maire de San Giuliano "ne défend rien de ce que j'ai toujours défendu, insiste-t-il, notamment sur la dignité humaine ou sur les libertés fondamentales et ce qui nous rassemble au niveau du peuple corse quant à ses droits imprescriptibles à vivre sur sa terre, la co-officialité, le statut de résident... Nous avons toujours combattu, et je continuerai pour ma part et avec toute humilité, à la place qui est à la mienne, à faire ce combat qui m'oblige à rentrer en campagne pour le candidat Acquaviva."

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