En cette première semaine de l'année 2024, France 3 Corse Via Stella vous propose de retrouver les reportages d'In Tantu per l'Ambiente. Au programme de ce mardi, l'étang de Diana, exploité depuis l'Antiquité.
C’est le troisième étang de Corse par sa superficie. 570 hectares situés entre les communes d’Aléria et de Tallone.
Comme d’autres plans d’eau sur notre île, le statut de Diana est privé, c’est un groupement foncier agricole qui est propriétaire du site.
Trois sociétés conchylicoles et aquacoles y produisent des moules et des huîtres.
Lagunes
Les lagunes forment des zones tampons entre la mer et la terre.
Elles atténuent les submersions marines, stockent l’eau en cas d’excès de pluie et la restituent en situation de sécheresse. Elles emprisonnent également le carbone.
Les lagunes nous rendent donc plusieurs services, mais cette réalité passe parfois au second plan face aux projets d’urbanisation.
Espèces protégées
Parfois la nature se défend elle-même contre certaines agressions. C’est le cas pour un des peuplements de l’étang de Diana : celui de la grande nacre, un des plus grands coquillages au monde.
Alors que celle-ci disparaît en Méditerranée, décimée par un parasite qui attaque son système digestif, la grande nacre continue de s’épanouir à l’étang de Diana.
Cette bonne surprise aiguise la curiosité de nombreux scientifiques.
Grâce à ces espèces protégées, l’étang de Diana est classé en zone d’intérêt écologique et faunistique. Ce classement est moins protecteur que celui d’une réserve naturelle, mais il permet quand même de mettre en place un suivi scientifique.
Insectes
Cyril Berquier, entomologiste, établit un inventaire des insectes sur l’étang de Diana. Pour ce passionné, ce microcosme est le grand oublié des programmes publics de protection.
Dans cette chasse minutieuse, les libellules forment un groupe de familles particulièrement intéressant. D’où l’intérêt d’observer particulièrement ces insectes, capables de se déplacer sur des milliers de kilomètres.
Les scientifiques notent un changement rapide des écosystèmes. Au cours de la dernière décennie, 4 à 5 espèces sont arrivées en Corse.
Des changements qui s’illustrent également avec l’arrivée massive d’une espèce invasive : le crabe bleu. S’il pullule dans les eaux de Biguglia et Palau, pour l’instant les scientifiques recensent moins d’individus sur l’étang de Diana.
Retrouvez le reportage de Solange Graziani et Enzo Giugliano :