La question de l'avenir du fleuve Tavignanu a été au cœur d'une conférence de presse au congrès mondial de la nature, à Marseille, ce jeudi 9 septembre. L'occasion pour les associations organisatrices de présenter leur déclaration des droits du fleuve, disposition inédite en France.
Participer à un événement de premier plan pour gagner l'adhésion du plus grand nombre. Ce jeudi 9 septembre, le collectif Tavignanu Vivu et les associations Umani et Terre de lien ont tenu une conférence de presse au congrès mondial de la nature, à Marseille, afin de présenter la déclaration des droits du fleuve Tavignanu.
Cette disposition, prise le 29 juillet, est inédite en France. Et donne, symboliquement, au fleuve une personnalité juridique propre. Elle stipule notamment qu'il a : "le droit d’exister, de vivre et de s’écouler ; le droit de ne pas être pollué" et surtout "le droit d’ester en justice", donc de faire valoir ses droits devant les tribunaux.
Ce dernier revêt un des points majeurs de la mobilisation associative qui s'oppose à un projet de centre d'enfouissement des déchets, à Giuncaggio, dans un des méandres du Tavignanu. Géré par la société Oriente Environnement, il porte sur près de 70 000 tonnes de déchets ménagers. "Pour l'heure, nous avons obtenu plus de 2.300 signatures. Nous espérons que ça va continuer. En participant à ce congrès, nous espérons trouver un relais politique. Nous avons d'ailleurs pris contact avec des élus de Lyon qui souhaitent faire la même chose pour le Rhône. Nous sommes dans un mouvement qui démarre et qui va se renforcer", explique Pascale Bona, membre du collectif Tavignanu Vivu.
"En Équateur, les droits de la nature sont inscrits dans la Constitution"
Parmi les premiers signataires : le sénateur de la Haute-Corse, Paulu Santu Parigi. " J'ai déjà alerté la ministre de l'Écologie sur ce sujet. Je pense, en tant que parlementaire, que l'on doit utiliser tous les outils à notre disposition, comme les amendements, propositions et questions, pour faire avancer le dossier. Si nous y parvenons, ce serait une première en France, mais pas dans le monde. En Équateur, par exemple, les droits de la nature sont écrits dans leur Constitution", estime-t-il.
Le congrès mondial de la nature est organisé tous les quatre ans en présence de responsables politiques. L'édition précédente s'est tenue à Hawaï, aux États-Unis. Ses membres y ont pris plus de 120 décisions, notamment sur des questions de conservation majeures, qui ont permis de concrétiser l’Accord de Paris sur le climat et les objectifs de développement durable adoptés peu avant le Congrès.