En Corse, les opérations de déstockage des balles d’ordures ont débuté le 15 avril dernier. Un choix inacceptable pour le collectif Zeru Frazu qui plaide pour le développement de la méthode zéro déchet dans l’île et réclame des explications aux communautés d'agglomération et de communes.
Un export dont la Corse aurait pu se passer. Dans une lettre ouverte aux communautés d’agglomération et aux communautés de communes, le collectif Zeru Frazu s’oppose férocement à l’export des déchets corses vers la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Nous voilà réduits à envoyer nos ordures chez les autres », regrette-t-il.
Le chantier de déstockage a débuté le 15 avril dernier, sur le site de Saint-Antoine à Ajaccio où 10.000 balles étaient alors entreposées, ainsi qu’à Bastia et Porto-Vecchio. En tout, 21.000 tonnes d’ordures vont être expédiées vers trois centres de traitement du continent : Nice, Fos-Sur-Mer et Vedène. Coût de l’opération : 6,1 millions d’euros.
https://t.co/UrRGCOzgfG #déchets #Corse
— Associu Zeru Frazu (@ZeruFrazu) April 25, 2020
Une décision incompréhensible d’un point de vue sanitaire comme économique pour le collectif : « Vous nous obligez à une option coûteuse. Ce budget de la Corse aurait été mieux utilisé à soutenir la solidarité sociale et la relance économique [dans le contexte de la crise du coronavirus]. » Il accuse ces élus de « continue[r] à faire en sorte que les méthodes les plus vertueuses qui ont fait leurs preuves ailleurs dans le monde, les plus écologiques, les plus génératrices d’emplois, ne puissent pas être appliquées en Corse. »
Le zéro déchet comme solution
Pour le collectif, l’incinération ne résoudra rien. « C’est là une solution suicidaire, tant du point de vue économique que sanitaire. L’incinération génère des résidus hautement toxiques à savoir 25 % de déchets à enfouir (résidus d’épuration des fumées, mâchefers imbrûlés). Les fumées et résidus toxiques sont générateurs de maladies chroniques », détaille Zeru Frazu.La seule issue réside dans la mise en œuvre de la méthode zéro déchet. « Elle ne nécessite pas d’engloutir des sommes colossales dans une gestion catastrophique. La création d’installations de proximité est, de plus, le support d’emplois locaux », défend-il.
En Corse, la mise en balles des déchets et leur stockage sur plusieurs sites de l’île a débuté en novembre dernier suite à la fermeture du centre d’enfouissement de Prunelli, pour cause de saturation annuelle, et au blocage du site de Viggianello. Blocage qui a duré quatre mois.