Pour le maire d'Ajaccio, la crise des déchets peut être résolue grâce à l'exportation des ordures vers la région Provence Alpe Côte-d'Azur. Un projet présenté au président du conseil exécutif de Corse dans un courrier. Ce dernier a annoncé vouloir organiser "une réunion technique au plus vite".
La crise sanitaire du Coronavirus va-t-elle permettre de régler celle des déchets en Corse ? C’est dans un courrier adressé à Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, que Laurent Marcangeli, maire d’Ajaccio et président de la communauté d’agglomération du pays ajaccien, avance cette hypothèse.
Selon l’édile, cette possibilité de traitement sur le continent est rendue possible grâce à « diminution de la production de déchets, liée au bouleversement économique actuel. » Un fait qui permettrait donc, selon Laurent Marcangeli, de faciliter l’acceptation des balles insulaires « par des installations de traitement qui subissent une très nette baisse d’activité faute de matière entrante. »
Le courrier de Laurent Marcangeli à Gilles Simeoni (crise des déchets)
« Résoudre la problématique insulaire pour l’année 2020 »
Ainsi, le maire d’Ajaccio écrit avoir obtenu un « accord de principe au titre de la solidarité entre Ajaccio, la Corse et le pays niçois » de la part de Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole de Nice, d’une possibilité de traitement des déchets insulaire sur son territoire.
Il invite Gilles Simeoni à se rapprocher du président de la région Provence Alpes Côte-d’Azur afin d’acquérir une autorisation. « Je vous demande de bien vouloir tout mettre en œuvre pour créer les conditions d’une évacuation, dans les délais les plus brefs, avant la fin du mois de mai, de l’ensemble des balles de déchets stockées sur notre île », écrit le maire d’Ajaccio. Une solution qui pourrait « résoudre la problématique insulaire pour l’année 2020 », estime-t-il.
"Une réunion technique au plus vite"
Dans un interview accordée à France 3 Corse ViaStella, lundi 6 avril, Gilles Simeoni indique vouloir "organiser une première réunion technique, au plus vite, en présence de l’office de l’environnement, de l’Etat, du Syvadec de la communauté d’agglomération de Bastia et la Capa, qui sont les principales communautés de communes productrices de déchets."Ces discussions permettront également de vérifier la faisabilité technique, juridique et financière du projet. Et d'en fixer les volumes et les calendriers. Dans le même temps, le président du conseil exécutif de Corse affirme que Christian Estrosi a confirmé "que le port de Nice pourrait être ouvert pour permettre ces opérations de transfert."
Autorisations administratives indispensables
En cas d’accord du président de la région Paca, les déchets corses ne seront pas exportés pour autant. Une autorisation administrative, de la préfecture, est indispensable. Car chaque région dispose d’un plan de déchets qui ne peut être modifié à l’envi. « J’ai échangé avec le préfet de Corse et il m’a également confirmé que l’Etat était prêt à travailler sur cette option », soutient le président du conseil exécutif de Corse.
Mais il faudra aussi faire face aux habitants de la zone concernée. Lors des précédents projets d’exportation, de nombreuses associations environnementales se sont vivement opposées au traitement des ordures insulaires sur leur territoire, comme à Toulouse.
Suite à la fermeture du centre d’enfouissement de Prunelli, en novembre dernier, pour cause de saturation annuelle, et au blocage site de Viggianello, durant deux mois, les municipalités et communautés de communes ont stocké les déchets en balles sur l’ensemble de l’île.
10.000 sont entreposées sur le site de Saint-Antoine à Ajaccio.