La chambre correctionnelle de Marseille examine dès ce lundi 6 décembre un dossier d'extorsion de fonds. Parmi les huit prévenus, Jacques Mariani, présenté comme un héritier du gang de la Brise de mer. Il est soupçonné d'avoir racketté des entreprises et des commerces en Corse et sur le continent.
Boîte de nuit à Aix-en-Provence, société immobilière, café Kimbo, c'est sur toute une série d'entreprises que Jacques Mariani, fils d'un baron du gang de la Brise de mer et figure turbulente du banditisme, aurait tenté de prendre le contrôle.
Entre 2009 et 2017, Jacques Mariani est en prison puis libéré. À La Baule, il exerce un emploi de veilleur de nuit. De sa cellule ou de son lieu de travail, le repris de justice s'appuierait sur un réseau de fidèle pour exercer des pressions, voire des menaces, sur des entrepreneurs.
Des conversations sont captées au téléphone ou lors de sonorisations de véhicules ou d'appartements. "C'est un dossier qui, comme c'est très souvent le cas en la matière, repose pour une part importante sur des écoutes téléphoniques, des sonorisations. Nous attirerons l'attention du tribunal sur les différentes portées qu'il faut donner à ces discussions et à ces échanges. Les différentes interprétations que l'on peut en faire est l'un des enjeux de cette audience que de pouvoir redonner à l'ensemble de ces éléments leur juste raison", estime Maître Julien Pinelli, avocat de Christophe Andreani.
"Les faits qui lui sont imputés ne sont pas constitués"
Sept personnes comparaissent aux côtés de Jacques Mariani : sœur, beau-frère, fidèles lieutenants. "Monsieur Jacques Mariani nie les faits qui lui sont reprochés. Un certain nombre de personnes, prétendues victimes, ont été entendues. Elles ont, dans le cadre de l'instruction, mis hors de cause Monsieur Mariani qui s'est expliqué sur tous les faits qu'on lui reproche. À mon sens, les faits qui lui sont imputés, ceux d'extorsion de fonds, ne sont pas constitués", souligne Maître Antoine-Vinier Orsetti, avocat du beau-frère de Jacques Mariani.
Parmi les prévenus, se trouve également un ancien repenti. Ce dossier d'extorsion de fonds a été ouvert par la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille suite à une enquête pour trafic de stupéfiants visant Christophe Guazzelli, autre héritier d'un membre éminent de la Brise de mer et actuellement incarcéré pour un double assassinat à l'aéroport de Bastia.